Ces chercheurs ont examiné plus de 120.000 coraux dans 159 récifs notamment en Australie, en Indonésie, en Thaïlande et en Birmanie.
« Nous avons constaté que le risque de maladie s’accroît de 4 à 89% quand les coraux sont en contact avec des déchets plastiques », précise Joleah Lamb de l’Université Cornell dans l’Etat de New York, principal auteur de l’étude.
Elle avait commencé à recueillir des données pour cette étude quand elle était à l’Université James Cook en Australie.
« Les déchets plastiques, souvent faits de polypropylène, agissent comme un véhicule marin pour les microbes, bactéries et autres organismes microscopiques qui peuvent déclencher des maladies au contact des coraux », explique la chercheuse.
Il s’agit notamment des maladies des bandes noires, des bandes blanches, de la peste blanche et la vérole blanche.
Les coraux sont des animaux microscopiques à squelette calcaire et des agents pathogènes peuvent affecter leurs tissus délicats et perturber leur microbiome.
Le plus préoccupant avec la maladie des coraux c’est qu’une fois que le tissu corallien est perdu il ne se régénère pas, expliquent les scientifiques.
« C’est comme la gangrène dans un pied, on ne peut rien faire pour l’empêcher d’affecter tout le corps sans l’amputation », relève Joleah Lamb.
Dans les récifs coralliens étudiés, la densité des morceaux de plastique variaient beaucoup de 0,4 débris par cent mètres carrés en Australie, à 25,6 débris par cent mètres carrés en Indonésie, précisent les scientifiques.
Ils estiment qu’il y a environ 11,1 milliards de déchets plastiques coincés dans des récifs coralliens à travers la région Asie-Pacifique et ce volume va probablement augmenter de 40% au cours des sept prochaines années pour atteindre près de 16 millions de tonnes d’ici 2025.
Les chercheurs relèvent aussi que selon les estimations de 4,8 à 12,7 millions de tonnes de débris plastiques sont déversés en une année dans les océans.
Les récifs coralliens forment un écosystème crucial en accueillant plus de 25% des espèces de toutes la vie marine.
Les scientifiques estiment que plus d’un million d’espèces animales et végétales dépendent de ces labyrinthes de calcaire vivant.