Malte et l’Italie ont tous deux décidé de fermer leurs ports à l’Aquarius, que l’Espagne a proposé lundi d’accueillir mais l’ONG française affrétant le bateau a répliqué que les conditions de sécurité n’étaient pas réunies pour ce nouveau voyage.
« Le blocus italien met la question migratoire en tête de l’agenda européen », analyse Laurent Marchand dans Ouest-France.
« Il y a certainement dans l’attitude italienne une volonté de provoquer une crise pour mettre le reste de l’Europe en face de ses inconséquences », estime Guillaume Goubert dans La Croix.
« Le flux migratoire ayant baissé par rapport aux années 2015-2016, l’Europe a manqué de courage en refusant d’installer des quotas de répartition. Cela n’aurait pas réglé tous les problèmes, mais cela aurait au moins permis de partager la charge que les pays du Sud, principalement l’Italie, Malte et la Grèce, ont portée plus que de raison », explique Laurent Bodin dans L’Alsace.
C’est pourquoi, « en mettant les pieds dans le plat, les nouvelles autorités italiennes ont eu objectivement le mérite de pousser l’Europe à trouver rapidement des solutions qui ne soient pas des échappatoires », commente Patrice Chabanet dans Le Journal de la Haute-Marne.
Ce qui fait écrire à Guillaume Goubert (La Croix) que « s’il maintient son refus de secours aux naufragés, (le ministre de l’Intérieur italien) Matteo Salvini sera le premier coupable. Mais c’est toute l’Europe qui sera responsable ».
Pour Pascal Coquis des Dernières Nouvelles d’Alsace, « les principaux pays européens qui faisaient jusqu’à présent la sourde oreille ne vont pas pouvoir laisser les cas de ce genre se multiplier, ni laisser dériver des bateaux chargés de personnes en danger sans réagir. Ils vont devoir négocier sous la pression ».
La France, dans tout cela, « est le symbole de cette léthargie européenne », affirme Maurice Bontinck dans La Charente libre. « Emmanuel Macron attend peut-être de recevoir vendredi à l’Elysée le président du conseil italien Giuseppe Conte pour s’exprimer. »