En juin 2023, un chalutier rouillé et surchargé parti de Tobrouk, en Libye, a coulé au sud-ouest de Pylos, dans le Péloponnèse (sud-ouest).
Plus de 750 personnes se trouvaient à son bord, dont plus de 600 auraient péri, selon l’ONU. Seuls 82 corps ont été repêchés.
« Près de deux ans après le naufrage de Pylos, les poursuites pénales (…) contre 17 membres des garde-côtes grecs, y compris des officiers de haut rang, marquent une avancée majeure (…) pour les victimes », ont déclaré six ONG dans un communiqué.
104 personnes ont survécu à ce naufrage dont des dizaines ont déposé une plainte collective au pénal contre les garde-côtes grecs.
Ils les accusent d’avoir mis des heures à réagir malgré des alertes transmises par l’agence européenne Frontex et l’ONG Alarm Phone.
Selon les avocats des naufragés, les poursuites visent non seulement le capitaine et l’équipage du patrouilleur envoyés sur les lieux, mais aussi l’ancien chef des garde-côtes, le superviseur du centre national grec de coordination des secours en mer, ainsi que deux officiers de sécurité maritime de permanence ce jour-là.
Outre des Syriens et des Palestiniens, près de 350 ressortissants pakistanais se trouvaient à bord du navire, selon les autorités pakistanaises.
Des rescapés affirment que le bateau a chaviré au moment où ils étaient pris en remorque par les garde-côtes, à 47 milles nautiques de Pylos.
De leur côté, ces derniers assurent que les passagers avaient « refusé toute aide », rendant une opération de sauvetage en haute mer trop dangereuse.
Mais les avocats soulignent que les autorités ont choisi d’envoyer un patrouilleur depuis la Crète, alors qu’un remorqueur de sauvetage plus adapté se trouvait stationné plus près, dans le port de Gythio, dans le Péloponnèse.
La vidéo et la boîte noire du patrouilleur ont été endommagées lors de l’opération, selon eux, et n’ont été réparées que deux mois après le drame.