Ces appels sont « essentiellement de la propagande », a affirmé à l’AFP le ministre islandais de l’Agriculture et de la Pêche, Steingrimur Sigfusson.
« Le maquereau mange et croît dans les eaux islandaises et le fait donc au détriment d’autres poissons. Nous ne cèderons pas à la pression et resterons sur nos positions », a-t-il ajouté dans des propos recueillis mardi.
La responsable des questions de la pêche du gouvernement féroïen, Kate Sanderson, a pour sa part déclaré mercredi à l’AFP qu’il s’agissait « d’une approche inquiétante et à court terme de (leurs) plus proches partenaires européens ».
L’Irlande, soutenue par le Portugal, l’Espagne et la France, a demandé à la Commission européenne lundi des « informations sur les mesures commerciales potentielles » qu’elle pourrait imposer aux pêcheurs d’Islande et des îles Féroé, accusés de mettre en danger les stocks de poisson par une pêche trop intensive.
L’Islande et les îles Féroé (territoire danois qui gère de manière autonome ses ressources halieutiques) ont provoqué la colère de plusieurs Etats européens en relevant unilatéralement leurs quotas de pêche au maquereau depuis 2010, en arguant que ces poissons avaient migré plus au nord en raison du réchauffement climatique.
D’après Bruxelles, le total des quotas de prises pour le maquereau fixés par l’UE, l’Islande, les îles Féroé et la Norvège en 2012 se situait à un niveau supérieur de 36% à celui préconisé par les avis scientifiques et ce sans tenir compte des captures russes.
Dans cette « guerre du maquereau », plusieurs tentatives ont échoué pour trouver un accord entre les différentes parties sur une gestion durable et commune des stocks de maquereau, mais de nouvelles négociations devraient avoir lieu en septembre.
Un nouveau règlement, qui doit être adopté en septembre par le Parlement européen, permettra à l’UE de prendre des sanctions contre les Etats non européens qui mettent en danger la viabilité d’une espèce de poissons par leurs pratiques de pêche.
En 2010, l’Islande, qui aspire à rejoindre l’Union européenne, a décidé unilatéralement d’augmenter son quota de pêche de maquereaux à 130.000 tonnes, contre 2.000 tonnes précédemment, tandis que les îles Féroé portaient leur quota à 85.000 tonnes, trois fois plus que le quota prévu dans l’accord international.
En 2012, les îles Féroé ont pris la décision d’augmenter leur quota à 148.000 tonnes.