« Nous voyons notre climat, notre terre nos animaux et notre mode de vie changer », a témoigné Bernadette Demientieff, l’une des représentantes des Gwich’in, devant le Capitole, à Washington.
« Notre terre, notre existence et notre identité mêmes sont menacées. Le Refuge Arctique », du nom de la réserve (Arctic National Wildlife Refuge), « est un lieu sacré », a-t-elle ajouté aux côtés d’autres dirigeants, dont certains portaient coiffes et tenues traditionnelles.
Située à l’extrême nord-est de l’Alaska, cette immense étendue de glace, d’eau et de toundra peuplée d’ours, de loups et de caribous fait l’objet depuis des années des convoitises des pétroliers, avec le soutien d’une partie des élus et de la population locale. Mais elle est restée jusqu’ici largement protégée.
Dans un revirement, l’administration Trump a annoncé en janvier qu’elle comptait ouvrir aux forages pétroliers les côtes du Refuge Arctique. Elle mène en ce moment une étude sur l’impact environnemental potentiel de ces forages, nécessaire avant de pouvoir distribuer des permis d’exploration. Un processus « accéléré », dénoncent les Amérindiens et des écologistes.
Les démocrates, qui reprendront la majorité à la Chambre des représentants en janvier, mais pas au Sénat, ont promis de « travailler pour protéger les Amérindiens et les peuples d’Alaska », a déclaré leur numéro deux à la Chambre, Steny Hoyer.
L’une des deux premières Amérindiennes élues à la Chambre, Deb Haaland, était présente à ses côtés.
« On ne peut pas contrer les effets du changement climatique en forant. Au contraire, nous devons nous assurer de prendre le chemin inverse, de placer la terre, les peuples et les animaux avant l’argent », a lancé sous les applaudissements la nouvelle élue, qui prendra ses fonctions le 3 janvier.