« Nous demandons à la France de mettre immédiatement à l’abri ces rescapés dans un port sûr », déclarent dans un communiqué sept ONG, dont Médecins sans frontières et le Secours catholique-Caritas.
« Les équipages sont en manque d’eau potable et ne peuvent donc pas apporter une réponse satisfaisante à la dégradation » de l’état de santé des migrants « considérablement affaiblis », ajoute le communiqué, également signé par Emmaüs France, Emmaüs international, la Cimade et le Gisti.
De son côté, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) a indiqué que son antenne corse avait « saisi la préfecture de l’Ile pour que soit rapidement proposé le débarquement de ces naufragés ».
Une pétition a été lancée par un Ajaccien et totalisait mardi soir près de 3.000 signatures pour appeler à un accueil en Corse des 32 migrants du Sea-Watch.
« Si l’Europe se noie sous l’indignité, et qu’il ne doit subsister qu’un territoire où la flamme de l’humanité reste vivante, alors, que ce soit notre île. Que ce soit la Corse », écrit Pierrot Patel, inspecteur de l’environnement à Ajaccio et auteur de la pétition déposée sur le site Change.org et adressée au président du conseil exécutif de la Corse, Gilles Simeoni.
Ces 49 migrants sont bloqués depuis dix-huit jours sur le Sea-Watch et le Sea-Eye, deux navires d’ONG allemandes qui ont été autorisés à s’abriter dans les eaux maltaises, mais pas à accoster sur l’île. Certains migrants ont entamé lundi une grève de la faim.
Alors que le HCR vient de faire état de 2.262 migrants morts en Méditerranée en 2018, « aucun Etat européen n’a encore accepté de faire entrer ces embarcations dans l’un de ses ports », déplorent les sept ONG. Or « l’indécision rend chacun complice d’un risque mortel », avertit la LDH.
Des contacts diplomatiques « intenses » sur le sujet étaient en cours mardi au sein de l’UE, a indiqué une porte-parole de la Commission européenne.
Selon une source diplomatique européenne, l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Irlande, la Roumanie, Malte, le Portugal et l’Italie se sont dits prêts à accueillir une partie des 49 migrants. Mais Malte exige d’inclure dans l’accord 249 autres personnes qu’elle a secourues depuis une dizaine de jours.
Les sept ONG appellent également la France à « jouer un rôle moteur pour définir, à l’échelle européenne, un mécanisme de sauvetage et d’accueil » des personnes secourues en Méditerranée. « La France doit sortir de l’indifférence cynique actuelle et prendre l’initiative de sortir de cette impasse inhumaine », estime la LDH.
Des centaines de migrants ont été confrontés à des situations similaires depuis que le gouvernement populiste italien a fermé les ports aux navires humanitaires l’été dernier. Chaque sauvetage a depuis donné lieu à des tractations au forceps entre Etats, faute d’un mécanisme européen pérenne.