Les sous-mariniers sont morts lundi dernier mais l’accident n’a été rendu public que le lendemain. Le Kremlin a ensuite averti que les détails de la catastrophe ne seraient pas révélés, au nom du « secret d’Etat ». Moscou a confirmé vendredi qu’il s’agissait d’un appareil à propulsion nucléaire.
La presse a été tenue à l’écart des funérailles qui se sont déroulées au cimetière Serafimovski de Saint-Pétersbourg. La police militaire gardait les portes du cimetière.
« Vous devez comprendre que l’identité de la plupart des personnes rassemblées ici est secrète et que leurs visages ne peuvent être montrés », a déclaré à l’AFP un représentant du ministère de la Défense. Quatorze véhicules transportant des cercueils ont pénétré dans le cimetière, a constaté l’AFP.
« C’est un grand chagrin », a déclaré une jeune femme vêtue de noir qui tenait une couronne portant l’inscription « de la part d’amis et de camarades de classe ».
Des habitants étaient venus rendre hommage aux sous-mariniers. « Je me sens triste pour eux, comme s’ils étaient de ma propre (famille) », a dit Natalia Stepanova, âgée de 60 ans et habitante du quartier. « Ce sont de vrais héros ».
L’accident rappelle la tragédie du sous-marin à propulsion nucléaire Koursk qui avait fait 118 morts en mer de Barents le 12 août 2000, au début du premier mandat de M. Poutine.
Les 14 officiersdoivent être enterrés près d’un monument aux victimes du Koursk dans le cimetière Serafimovski, ont indiqué les médias russes.
Selon le président Vladimir Poutine, deux « héros de la Russie » et sept capitaines de premier rang, le grade le plus élevé chez les officiers navigants de la marine russe, comptent parmi les morts.
Le ministère russe de la Défense avait annoncé mardi qu’ils étaient morts après avoir inhalé des fumées toxiques lors d’un incendie finalement maîtrisé, dans les eaux territoriales russes.
Les autorités ont décrit l’appareil comme un sous-marin de recherche pour étudier les environnements marins et le fond des océans.
Selon les médias russes, il s’agit d’un petit sous-marin nucléaire, le AS-12 ou AS-31 selon les versions, ce qui correspond dans les deux cas au type surnommé « Locharik », un engin secret destiné à des opérations spéciales et pouvant plonger jusqu’à 6.000 mètres de profondeur.
Vendredi, le ministère de la Défense a expliqué que l’incendie avait démarré dans le compartiment à batteries du sous-marin sans toucher le réacteur nucléaire.