« Si l’ennemi avait un tant soit peu évalué (les conséquences), il n’aurait pas agi ainsi », a déclaré l’amiral Ali Fadavi, commandant des forces navales des Gardiens de la révolution, à propos de l’arraisonnement, le 4 juillet, du navire Grace 1 au large du territoire britannique de Gibraltar, (sud de l’Espagne).
Il a dénoncé la « stupidité » de cet acte, « un trait qui ne manque pas au président américain ni aux Britanniques dans une certaine mesure ».
Les Gardiens ont également nié jeudi les accusations de Londres selon lesquelles des navires iraniens auraient tenté mercredi soir « d’empêcher le passage » d’un pétrolier britannique dans le stratégique détroit d’Ormuz, dans la région du Golfe.
« Il n’y a eu aucune confrontation avec des navires étrangers, y compris britanniques, au cours des dernières 24 heures », ont écrit les Gardiens dans un communiqué publié par leur agence de presse Sepah News.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a pour sa part dénoncé des « allégations infondées destinées à créer des tensions », selon l’agence officielle iranienne Irna.
Le président iranien Hassan Rohani a mis en garde mercredi le Royaume-Uni, parlant de « conséquences » après l’arraisonnement du pétrolier iranien au large de Gibraltar.
Le 5 juillet, Mohsen Rezaï, ancien commandant en chef des Gardiens, avait suggéré que l’Iran saisisse un pétrolier britannique en représailles.
Le ministre de la Défense iranien, Amir Hatami, a également affirmé lundi que l’arraisonnement du Grace 1 ne resterait pas « sans réponse ».
Ce bâtiment de 330 mètres d’une capacité de deux millions de barils a été arraisonné le 4 juillet par la police et les douanes de Gibraltar, assistées par un détachement de Royal Marines.
« Nous avons des raisons de croire que le Grace 1 amenait sa cargaison de pétrole brut à la raffinerie de Banias en Syrie, propriété d’une entité sujette aux sanctions de l’UE contre la Syrie » et qu’il agissait « en violation » de ces sanctions, avait affirmé alors le chef du gouvernement de Gibraltar, Fabian Picardo.
L’amiral Ali Fadavi a indiqué jeudi que le pétrolier avait « été loué pour le transfert de marchandises ».
L’Iran a dénoncé un acte de « piraterie » en haute mer, les autorités de Gibraltar affirmant que l’arraisonnement est intervenu dans les eaux territoriales britanniques.
Les tensions ne cessent de monter dans le Golfe depuis le retrait américain en mai 2018 de l’accord international sur le nucléaire iranien suivi du rétablissement de lourdes sanctions américaines contre l’Iran. Elles privent ce pays des bénéfices économiques escomptés de ce pacte dont la Russie, la Chine, la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne font toujours partie, ainsi que l’Iran.
Les tensions se sont intensifiées avec de récentes attaques contre des pétroliers dans le Golfe, imputées par Washington à Téhéran, qui dément toute implication.