Connue en avril, la nouvelle que le gouvernement, malgré ses engagements répétés à combattre la surpêche, examinait les demandes de permis de plus de 50 armements étrangers avait porté sur des nerfs déjà à vif.
Les demandes ont finalement été rejetées, ont dit deux responsables gouvernementaux à l’AFP sous le couvert de l’anonymat.
Ils n’ont pas précisé le nombre, ni les motifs du rejet. L’organisation de défense de l’environnement Greenpeace faisait état lundi dans un communiqué de 52 demandes éconduites.
La plupart des chalutiers étaient chinois, avaient dit à l’AFP les pêcheurs locaux ainsi que des experts. Une assertion que l’AFP n’avait pas été en mesure de confirmer dans un milieu marqué par une grande opacité.
La pêche fait vivre directement ou indirectement environ 500.000 Sénégalais pour une population d’environ 16 millions, selon l’ONU. Le poisson représentait environ 17% des revenus des exportations sénégalaises en 2018, selon des chiffres gouvernementaux.
Or, les quelque 50.000 pêcheurs sénégalais, dont la plupart travaillent sur d’étroites pirogues traditionnelles, sont confrontés ces dernières décennies à la concurrence des bateaux usines étrangers, avec leurs vastes filets et leurs équipements automatisés.
Les pêcheurs sénégalais doivent s’éloigner chaque année davantage de la côte pour des prises de plus en plus maigres. Les défenseurs de la biodiversité s’alarment eux de la raréfaction du poisson dans les riches fonds de l’Atlantique, pour satisfaire l’appétit des consommateurs asiatiques et européens ou alimenter les usines de farine, notamment chinoises.