Il s’agit d’une des rares conversations directes ces derniers mois entre hauts responsables des deux pays. Pékin et Washington sont à couteaux tirés sur de nombreux sujets, notamment la visite prochaine et historique à Taïwan d’un ministre américain.
Les Etats-Unis enverront à Taipei le secrétaire à la Santé, Alex Azar. Il sera à la tête de la délégation la plus éminente depuis 1979, date à laquelle les Américains avaient coupé les relations diplomatiques avec l’île afin de reconnaître la République populaire de Chine basée à Pékin.
Cette visite est considérée comme une provocation par le gouvernement communiste, qui considère Taïwan comme une partie du territoire chinois et s’oppose à tout lien officiel entre les autorités de l’île et des pays étrangers.
Les tensions bilatérales sont également vives autour de la mer de Chine méridionale. Les îles de cette vaste zone maritime sont revendiquées presque intégralement par Pékin.
Les Etats-Unis contestent ces prétentions jugées excessives par rapport aux autres riverains (Vietnam, Philippines, Malaisie, Bruneï) et font régulièrement croiser des navires de guerre ou des porte-avions dans la région, au nom de la « liberté de navigation ».
« Wei Fenghe a exigé des États-Unis qu’ils mettent un terme à leurs paroles et actes erronés », a indiqué Chine nouvelle.
Le ministre a également sommé Washington « de renforcer sa gestion des risques en mer, de s’abstenir de prendre des initiatives dangereuses qui pourraient provoquer une escalade, et de maintenir la paix et la stabilité régionales ».
Plus tôt jeudi, Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, avait promis lors d’un point presse régulier des « représailles fermes et vigoureuses » à la visite du ministre américain de la Santé à Taïwan.
Ce différend s’ajoute à la longue liste des sujets de friction entre la Chine et les Etats-Unis ces derniers mois : gestion du Covid-19, Huawei, traitement des musulmans ouïghours, application TikTok, loi sur la sécurité nationale à Hong Kong…