« Lorsque les accords bilatéraux entre la France et l’Angleterre -fixant à Calais la frontière britannique- ont été signés en 2004, la Grande-Bretagne faisait partie de l’Union européenne. Il nous a été donné l’ordre de faire ces contrôles et d’employer du personnel », a rappelé à l’AFP Jean-Marc Puissesseau, président de la société d’exploitation des ports du littoral.
« Le trafic ayant depuis augmenté, nous avons de plus en plus de personnel et en sommes aujourd’hui arrivés à une dépense annuelle de 8 millions d’euros, qui risque de croître si le trafic augmente encore », a-t-il regretté.
Le Royaume-Uni ayant quitté l’UE le 31 janvier 2020 et devant cesser d’appliquer les règles européennes à partir du 1er janvier 2021, « les bases qui ont servi d’accord ne sont plus les mêmes », a estimé M. Puissesseau.
« Nous ne voulons pas continuer à payer ces contrôles », qui représentent « 320 millions d’euros sur les quarante ans de concession qui restent », a-t-il lancé, confirmant une information de France Bleu.
Recherche des êtres humains par ondes millimétriques, détection des battements du coeur, mesure du CO2, fouilles: quelque 200 personnes sont actuellement employées sur les différents postes de contrôles destinés à empêcher le passage des migrants cachés dans les camions.
Le président du port a donc « écrit au Premier ministre Jean Castex », pour réclamer une révision des accords bilatéraux qui « permettrait d’envoyer la facture au Royaume-Uni ».
« Je veux être indemnisé », quitte à ce que « la France paye si elle pense avoir les moyens de le faire », a-t-il insisté.
Selon M. Puissesseau, les pertes liées à l’épidémie de Covid-19 sont par ailleurs estimées à 30 millions d’euros, le port enregistrant un chiffre d’affaire annuel de 100 millions d’euros.
Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France qui est propriétaire du port, a « récemment échangé avec M. Puissesseau, soutient son initiative, et entend adresser lui même un courrier au premier ministre sur la question », a de son côté indiqué la région.