Le satellite CRISTAL est l’une des six nouvelles missions du programme d’observation de la Terre COPERNICUS, de l’Agence spatiale européenne (ESA), en partenariat avec la Commission européenne, dont l’objectif est de surveiller le changement climatique, protéger l’environnement et évaluer les catastrophes naturelles.
L’investissement dans la mission CRISTAL, d’un montant de 300 millions d’euros, « montre qu’on veut augmenter la surveillance de la cryosphère, une composante très fragile de notre système. Ce qui répond notamment aux demandes du +Pacte vert+ de la Commission européenne », a déclaré Krystof Gantois, chef du projet pour l’ESA, lors d’une conférence de presse.
Le satellite CRISTAL, dont le lancement est prévu en 2027, embarquera deux radars, dont l’un, « Iris », est un « altimètre radar bi-fréquence »: cette technologie permettra pour la première fois de mesurer l’épaisseur de la glace de mer et de la couche de neige sus-jacente (au-dessus), en particulier en Arctique.
« Lorsque l’été ou l’hiver vont arriver, on essaie de prévoir comment cette glace va réduire ou, au contraire, augmenter. Pour le savoir, il faut mesurer très précisément le niveau de la glace au-dessus de la mer », a détaillé Laurent Rey, expert en altimétrie spatiale chez Thales.
Pour restituer précisément son épaisseur, « Iris » estimera le volume de neige qui recouvre la glace et l’enfonce sous l’eau: cela permettra de déduire une mesure plus juste du volume de glace se trouvant sous la surface, a-t-il expliqué.
Le radar bi-fréquence augmentera d’un tiers la précision de la « marche » entre l’eau et la glace par rapport aux instruments actuels. « Aujourd’hui, nous prévoyons qu’il restera très peu de glace dans l’Arctique en 2050, mais ça n’est qu’une tendance et nous avons besoin d’une résolution bien plus précise pour pouvoir diriger les politiques », a commenté M. Rey.
La mission CRISTAL surveillera les pôles mais aussi les glaciers des grandes chaînes montagneuses, le niveau de océans et les icebergs.
Le montant du contrat signé ce lundi entre TAS et Airbus Defence and Space, maître d’oeuvre du satellite, s’élève à près de 88 millions d’euros.
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