La Corse est l’une des régions de France « où le revenu médian par habitant est le plus faible », souligne l’Autorité dans un rapport de 300 pages.
Mais s’agissant « des prix à la consommation des produits alimentaires dans les grandes et moyennes surfaces », elle note qu’ils sont plus élevés que sur le continent, malgré l’application d’une TVA à taux réduit en Corse. Cette réduction s’est « très peu traduite dans le prix final payé par le consommateur » mais plutôt dans la marge commerciale de certaines entreprises, ajoute-t-elle.
L’Autorité appelle à « réformer le seuil de revente à perte » pour mieux tenir compte du coût des transports lié à l’insularité qui fait augmenter les prix.
Concernant les carburants, elle souligne que leur prix en Corse est supérieur à celui sur le continent de 6,7% pour le gazole et 5,3% pour le SP95. Elle prône entre autres pour lutter contre ces surcoûts de « mieux réguler le monopole du stockage et de l’approvisionnement ».
Autre sujet sensible qui pèse sur le budget des contribuables corses, la gestion des déchets. La Corse en produit plus que la moyenne nationale: 740 kg/habitant, contre 580 kg sur le continent en 2018. La charge à financer par les collectivités pour le service public des déchets dépasse largement la moyenne nationale : 243 euros hors taxe en Corse contre 93 euros par habitant en moyenne en France.
L’Autorité appelle à plus de transparence sur les prix pratiqués dans toute la chaîne de gestion des déchets –collecte, valorisation, élimination, transport– et à faire réaliser par un tiers indépendant des études économiques systématiques, afin de détecter les surcoûts anormaux.
Concernant la desserte maritime de la Corse, l’Autorité note qu’elle présente un « niveau d’intervention publique élevé » et rappelle que la Commission européenne impose que soit démontré un « besoin de service public ».
Actuellement la Collectivité de Corse justifie ce besoin de service public par des études réalisées en 2018 et 2019 qui présentent, selon l’Autorité, « des faiblesses méthodologiques ». L’Autorité recommande de « confier par la loi à l’Autorité de régulation des transports » (ART) l’évaluation de ce besoin de service public.