Il était 03H30 lorsqu’une fourgonnette est sortie du ferry « Côtes des Flandres » de la compagnie DFDS, premier bateau parti après minuit (heure française) de Douvres, dans lequel se trouvaient aussi quelques remorques non accompagnées.
De source portuaire, une dizaine de véhicules de tourisme ont également débarqué du « Spirit of France » de la compagnie P&O, arrivé à 04H00 à Calais. A leur descente, les voitures filaient sans s’attarder vers l’autoroute.
Pourtant, mercredi en fin de matinée, le nombre de véhicules légers ayant effectué la traversée vers Calais sur un ferry s’élevait seulement à 20 depuis la reprise, un nombre « infitésimal » par rapport à la normale, selon la communication du port.
Les ferries ont aussi transporté 30 fourgonnettes mais aucun poids lourd complet, seulement des remorques non-accompagnées qui sont ensuite chargées sur des tracteurs de poids lourds à leur arrivée à Calais, y ajoute-t-on, car « tant que les chauffeurs n’ont pas fait leur test (pour le Covid-19), ils ne peuvent pas embarquer ».
Selon le PDG de la Société d’exploitation des ports du détroit, Jean-Marc Puissesseau, « les transporteurs ont basculé leurs activités en remorque non-accompagnées », entraînant une activité inhabituelle pour le port mais qu’il parvient pour l’instant à maîtriser, alors que de nombreux poids lourds se présentent à nouveau en sens inverse pour l’embarquement vers le Royaume-Uni.
Les passagers à destination du Royaume-Uni recommençaient également à animer quelque peu le hall du terminal de ferries dans l’attente de leur embarquement mercredi matin, assis au milieu de montagnes de bagages, après deux jours où le terminal était quasi-fantomatique, les voyageurs différant souvent leur trajet de peur de se retrouver coincés outre-Manche.
En début de soirée mardi, la France a donné son feu vert à certains retours du Royaume-Uni, à condition de présenter un test négatif de moins de 72h au Covid et à son variant qui s’est répandu en Angleterre, une situation ayant conduit plusieurs pays dont la France à suspendre depuis dimanche minuit la circulation des personnes en provenance du Royaume-Uni.
Ce blocage avait amplifié l’embolie autour du port de Douvres, où quelque 3.000 poids lourds sont entassés. De nombreuses sociétés de transport françaises desservant l’Angleterre avaient par conséquent décidé de suspendre leur livraison.
« Ce matin nous sommes en réunion pour voir ce qu’il nous est possible de faire pour que tous nos conducteurs puissent bénéficier d’un test PCR ou antigénique avant d’embarquer pour Douvres » a expliqué à l’AFP David Sagnard, patron de l’entreprise de transports Carpentier à Calais, mais aussi président régional de la FNTR (Fédération nationale des transports routiers).
« Nous préférons faire les tests en France avant d’effectuer les livraisons en Angleterre car certains conducteurs se trouvant coincés à Douvres nous ont fait part de la pagaille existant dans l’organisation des tests qui pourraient être effectués côté Anglais qui, nous dit-on, peuvent avoir un coût de 300 livres sterling », a-t-il ajouté, soulignant toutefois la difficulté d’obtenir des rendez-vous immédiats et des résultats rapides dans le secteur.