Après cette période de cinq ans et demi, l’accès des pêcheurs européens sera renégocié chaque année, selon un document du gouvernement britannique résumant l’accord.
En pratique, l’accord « permet un relèvement considérable de la part des pêcheurs britanniques, équivalent à 25% de la valeur des prises européennes dans les eaux britanniques », affirme ce document de Downing Street.
« Cela représentera 146 millions de livres (soit 160 millions d’euros environ) pour la flotte britannique » chaque année, à l’issue de la période de transition de l’accord, et « accroîtra d’environ deux tiers les prises des pêcheurs britanniques dans les eaux du Royaume-Uni », précise-t-il.
« Cet accord était difficile, mais il apporte désormais une certaine visibilité » au secteur, a affirmé une responsable européenne, sous couvert de l’anonymat.
Ces termes correspondent à la dernière offre faite par les Britanniques au cours d’âpres discussions, avait indiqué plus tôt jeudi une autre source proche des pourparlers.
L’UE avait précédemment proposé de renoncer à environ 25% de sa pêche à l’issue d’une transition de six ans, avait indiqué plus tôt cette semaine une source européenne.
Londres avait répondu en proposant à Bruxelles de renoncer à 35% pour les espèces non-pélagiques, soit 60% en incluant les espèces pélagiques (de haute mer) sur trois ans – inacceptable pour les Européens.
Par ailleurs, selon l’accord annoncé jeudi, les pêcheurs de l’UE conserveront jusqu’en 2026 un accès garanti aux zones situées dans les 6-12 milles marins au large des côtes britanniques (eaux territoriales) où ils se rendaient traditionnellement.
Pendant la transition, « cet accès restera comme aujourd’hui. Après, il sera soumis également à des discussions annuelles », a expliqué la responsable européenne.
Après 2026, « on présuppose que les pêcheurs européens conserveront leur accès aux eaux territoriales », a-t-elle noté.
« Certes, cela ouvre la possibilité que les négociations aboutissent à ce que l’une des parties (UE ou Royaume-Uni) refuse à l’autre l’accès et l’empêche de venir pêcher » dans une partie de ses eaux, ce qui « entraînera des mesures compensatoires » et « l’imposition de droits de douane sur les produits de la mer », a-t-elle averti.
« De telles mesures doivent être proportionnées à l’impact économique et social provoqué par les décisions de l’autre partie et sont sujettes à arbitrage », nuance le document britannique.
La répartition des 25% de l’accord restait non précisée. « On a dû discuter ligne par ligne, espèce par espèce », a reconnu la responsable européenne.
« Il a été facile de s’entendre sur les volumes en tonnes car grâce à la politique commune de pêche, on sait qui pêche quoi et où. Mais les soucis commencent en arrivant aux prix… Faut-il choisir ceux d’une année en particulier, alors qu’ils peuvent fluctuer beaucoup? C’est un casse-tête, mais nous en sortons satisfaits », a confié une autre source européenne.