La police aux frontières australienne (ABF) a précisé qu’une opération était en cours pour « rétablir l’ordre après des perturbations » au North West Point Immigration Detention Centre.
« Un petit nombre de détenus ont provoqué des dégâts dans la nuit dans les installations et continuent de ne pas obéir aux ordres », a indiqué l’ABF dans un communiqué, en précisant qu’aucun blessé n’était signalé.
La Coalition pour l’action pour les réfugiés fait de son côté état d’informations provenant de l’intérieur du centre de rétention selon lesquelles deux bâtiments auraient été incendiés dans la nuit de mardi à mercredi.
« L’étendue des dégâts n’est pas connue, mais la lueur des flammes et la quantité de fumée dans l’air donnent l’impression que les feux sont importants », a dit l’ONG.
George Newhouse, de l’organisation National Justice Project, a affirmé que les détenus étaient à bout en raison des conditions de vie car ils sont confinés dans leurs chambres jusqu’à 22 heures par jour et qu’ils ne peuvent appeler leur famille en raison d’une mauvaise couverture mobile.
« La politique du gouvernement fédéral consiste à maintenir les détenus dans des conditions difficiles et inhumaines pour les obliger à quitter l’Australie », a déclaré M. Newhouse.
Selon lui, « ces conditions dures et solitaires ont un impact sur la santé mentale et le bien-être des détenus. »
La police affirme que le centre accueille des « non-citoyens illégaux », une formule qui renvoie aux migrants dont les titres de séjour ont été révoqués en raison de condamnations diverses en Australie.
Mais elle a refusé de donner le nombre de détenus sur l’Île Christmas. Le Refugee Council of Australia affirmait qu’il y avait 220 détenus en octobre 2020.
Territoire extérieur australien à 1.500 km des côtes de l’immense île-continent, et à 350 km au sud de l’Indonésie, l’île était devenue célèbre parce qu’y étaient relégués les migrants arrêtés en tentant clandestinement d’atteindre l’Australie.
Le gouvernement a rouvert en août le centre de détention, qui était fermé depuis deux ans, en affirmant que les centres situés sur le continent étaient en train de devenir pleins, faute de pouvoir expulser les clandestins en raison du coronavirus.
Les installations avaient aussi été utilisées comme centre de quarantaine pour les Australiens qui avaient été évacués de la ville chinoise de Wuhan au début de la pandémie.