« Hatoyama suscite de vives critiques dans son pays », a titré le journal Global Times, connu pour son nationalisme, en soulignant que le public chinois rendait hommage au déplacement à Nankin (est de la Chine) de l’ancien chef de gouvernement nippon, qui avait démissionné en juin 2010 après seulement huit mois et demi au pouvoir.
« Je présente des excuses pour les crimes commis par les soldats japonais durant la guerre et j’espère sincèrement qu’une telle tragédie ne se répètera pas », a dit M. Hatoyama, cité par le journal.
Selon le Global Times, le responsable japonais a offert un « changement de ton » alors que les deux pays campent fermement sur une position intransigeante concernant le conflit territorial qui les oppose.
Pékin et Tokyo s’affrontent à propos de la souveraineté sur un petit archipel d’îles inhabitées en mer de Chine orientale. Cette dispute, à coups de déclarations quotidiennes et de frictions à distance entre navires et avions de patrouille des deux pays, s’est envenimée depuis septembre.
Lors d’une réunion avec un haut conseiller politique chinois, Yukio Hatoyama aurait selon la presse chinoise admis que ces îles, appelées Diaoyu en Chine et Senkaku au Japon, étaient bien « disputées » et qu’il faudrait que les deux géants asiatiques entament des négociations sur la question.
Tous les grands quotidiens chinois reproduisaient en première page une photo de l’ex-Premier ministre nippon priant, les mains jointes, face à un mur où ont été gravés les noms des victimes du massacre de Nankin.
Selon l’agence Chine nouvelle, Yukio Hatoyama est le troisième ancien Premier ministre japonais à se rendre au mémorial de Nankin.
La Chine chiffre à 300.000 le nombre des morts dans la vague de tueries, de viols et de destructions perpétrés par les militaires nippons durant les six semaines qui ont suivi leur entrée dans Nankin le 13 décembre 1937.
Selon des universitaires étrangers, le nombre de victimes serait toutefois nettement moins élevé. L’historien américain Jonathan Spence estime ainsi que 42.000 civils et militaires ont été tués et 20.000 femmes violées, dont beaucoup sont mortes par la suite.