« On est embêtés » par cette interdiction de pêche, a assuré à l’AFP Jean-Jacques Tanguy, président du comité départemental des pêches du Finistère.
La préfecture maritime de l’Atlantique a pris un arrêté à la suite de l’échec du tir -sans tête nucléaire, réglementant la navigation et la pêche jusqu’au 12 mai autour de la zone où le missile a explosé dimanche peu après 09H30 à quelque 25 km des côtes.
Le texte interdit toute activité de pêche dans la zone qui couvre une superficie de quelque 900 km2 formant un rectangle de 18 km par 50 de long, selon les coordonnées fournies par l’arrêté.
« C’est une zone étendue », a jugé M. Tanguy. Une zone plus restreinte avait été interdite à la pêche par un précédent arrêté en prévision du tir. Elle portait sur la période du 2 au 7 mai.
« C’est jamais facile de se couper d’un terrain de chasse, car la langoustine c’est là qu’on la trouve », a-t-il souligné, mettant par ailleurs en avant le caractère dangereux des débris du missile.
« C’est dangereux s’il y a encore des réservoirs qui n’ont pas pété … un chalut ça ramasse tout ce qui traîne dans le fond », a-t-il expliqué, disant espérer que la Marine parvienne à récupérer rapidement les fragments de l’engin de 56 tonnes et 12 m. « Le pire pour nous ce serait que (l’arrêté, ndlr) soit encore prolongé ».
« Les débris vont représenter des risques pour nos chaluts », a également estimé Patrice Donnart, président de l’organisation des pécheurs de Bretagne. « Tant que tous les morceaux ne vont pas être répertoriés ça va être un peu la panique », a-t-il ajouté. « Tout cela nous pénalise énormément ».
La Marine a mis en oeuvre d’importants moyens lundi pour retrouver les débris du missile qui s’est autodétruit peu après son lancement. Ils reposeraient par 100 m de fond.
Le tir devait permettre de valider la capacité du sous-marin lanceur d’engins (SNLE) Le Vigilant à le mettre en oeuvre.