Le pays nordique, membre de l’Otan, avait exigé il y a deux semaines une suspension temporaire de la cession de Bergen Engines par le motoriste britannique, le temps d’examiner l’impact de l’opération sur sa sécurité nationale.
« Nous disposons de suffisamment d’informations pour conclure qu’il est absolument nécessaire d’empêcher la vente de l’entreprise à une entreprise contrôlée depuis un pays avec lequel nous n’avons pas de coopération en matière de sécurité », a estimé la ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Monica Maeland, mardi.
Dans un communiqué, le gouvernement norvégien explique notamment que « la technologie dont dispose Bergen Engines et les moteurs qu’elle fabrique auraient une grande portée stratégique militaire pour la Russie ».
« Cela aurait renforcé les capacités militaires de la Russie d’une manière qui serait clairement contraire aux intérêts de la politique de sécurité norvégienne et alliée », a-t-il fait valoir.
Ce blocage risque de mal passer à Moscou. Le 9 mars, lors de l’annonce de la suspension de la transaction, l’ambassade de Russie à Oslo avait dénoncé les « implications antirusses » de la décision.
Dans le giron de Rolls Royce depuis 1999, Bergen Engines fournit et entretient des moteurs pour des bâtiments de plusieurs marines de l’Otan, y compris pour le très secret navire espion norvégien Marjata, selon les médias locaux.
La vente devait faire partie du vaste programme de cessions d’actifs (2 milliards de livres) annoncé l’été dernier par le motoriste britannique pour solidifier ses finances.
L’acquéreur pressenti, TMH, est une entreprise privée ayant son siège en Russie. Spécialiste de l’ingénierie des transports et important fournisseur de matériel roulant ferroviaire, elle compte quelque 100.000 salariés sur 25 sites à travers le monde.
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