Une tentative de renflouer le porte-conteneurs Ever Given, coincé depuis mardi en travers du canal de Suez, a échoué vendredi, selon la Bernhard Schulte Shipmanagement (BSM), compagnie basée à Singapour qui assure la gestion technique du navire.
« Par rapport à toutes les opérations de sauvetage que j’ai pu faire celle-là m’a l’air d’une simplicité déconcertante », assure pourtant à l’AFP l’ancien commandant Yvon Mounes, qui s’est occupé des opérations de sauvetage pour l’armateur Les Abeilles, spécialisé dans le remorquage.
« C’est sûr, il a le bulbe (le renflement à l’avant du bateau, ndlr) dans le sable, mais ça c’est vraiment pas un souci », rassure-t-il. « On retire le sable et le bateau se met naturellement à flotter! »
Le navire n’est a priori pas endommagé, en l’absence de rochers, selon lui.
L’Ever Given « n’est pas uniquement échoué sur le sable en superficie, il s’est également coincé à l’intérieur de la berge », explique à l’AFP Plamen Natzkoff, expert chez VesselsValue.
« Il va falloir creuser là où le bateau est entré dans la berge, afin de lui permettre de bouger à nouveau. Et c’est clairement du gros boulot », juge M. Natzkoff.
Pour ce faire, il faut, selon l’expert, des excavatrices pour creuser la berge et des dragues pour sucer le sable sous le navire. Des remorqueurs pourront ensuite entrer en jeu pour le dégager.
« L’Egypte a la capacité d’apporter la main d’oeuvre nécessaire. Mais clairement c’est un grand défi logistique et ça va prendre du temps », remarque-t-il.
Les équipes de sauvetage devraient notamment mettre les bouchées doubles pour tirer profit de la marée haute, dimanche soir.
« S’ils n’arrivent pas à la déloger, la prochaine marée haute ne viendra pas avant quinze jours et ça deviendrait problématique », ajoute-t-il.
Deux remorqueurs supplémentaires de 220 à 240 tonnes doivent arriver sur zone d’ici dimanche pour aider à la remise à flot du navire, selon la Bernhard Schulte Shipmanagement.
D’où l’incertitude sur les délais: un responsable de la société néerlandaise appelée pour secourir le navire, Smit Salvage, a évoqué mercredi « des jours, voire des semaines » pour libérer l’Ever Given.