Le trafic sur le canal, qui assure plus de 10 % du commerce mondial, avait repris lundi soir après que l’Ever Given, d’une capacité de 200 000 tonnes, a été renfloué avec l’aide d’experts internationaux.
« L’ensemble des navires en attente dans le canal depuis l’échouement du porte-conteneurs panaméen Ever Given ont traversé » le canal, a précisé le président de l’Autorité du Canal de Suez (SCA), l’amiral Ossama Rabie, dans un communiqué.
Battant pavillon panaméen et exploité par l’armateur taïwanais Evergreen Marine Corporation, le navire d’une longueur équivalente à quatre terrains de football a été remis à flot le 29 mars.
Ce dernier a été remorqué vers le Grand Lac Amer au milieu du canal de Suez et la circulation a repris le soir même entre la Méditerranée et la mer Rouge.
Inédit par son ampleur, l’incident a entraîné l’arrêt total de la circulation sur cette route maritime cruciale reliant l’Asie et l’Europe et représentant plus de 10% du commerce international.
Au total, 422 navires, chargés de 26 millions de tonnes de marchandises, a indiqué la SCA, ont été bloqués au nord et au sud de l’isthme, formant de gigantesques embouteillages de navires.
Au nombre de 61, les derniers navires en attente depuis le passage de l’Ever Given ont pu traverser le canal samedi de même que « 24 nouveaux navires », selon le même communiqué.
Près de 200 hommes des équipes techniques du canal, aidés notamment de Smit Salvage, société néerlandaise spécialisée dans le sauvetage de navires en détresse, avaient réussi lundi à renflouer l’énorme navire, draguant 30.000 mètres cubes de sable et s’aidant d’une douzaine de remorqueurs.
– « Temps record » –
A l’origine de l’échouement, des vents violents et une tempête de sable avaient d’abord été mis en cause, avant que M. Rabie n’évoque la possibilité d' »erreurs, humaine ou technique ».
Pour l’amiral, le rétablissement de la circulation, accompli en un « temps record », constitue un « nouvel exploit » au compteur de l’Egypte.
Insistant sur l’importance de cette voie « pour le monde », le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a promis mardi que son pays se doterait de plus d’équipements adaptés pour être prêt en cas d’incidents similaires.
Selon l’assureur Allianz, chaque jour d’immobilisation a entraîné des pertes de six à 10 milliards de dollars.
La valeur totale des cargaisons bloquées (pétrole, bétail etc.) ou devant emprunter une autre route a différé selon les estimations, oscillant entre trois et plus de 9 milliards de dollars.
La semaine dernière, l’épopée de l’Ever Given avait également provoqué une flambée passagère des prix du pétrole.
Selon la SCA, l’Egypte a perdu entre 12 et 15 millions de dollars par jour de fermeture du canal, emprunté par 19.000 navires en 2020, soit une moyenne de 51,5 navires par jour.
Figurant parmi ses principales sources de revenus, le passage a rapporté environ 5,7 milliards de dollars au Caire en 2019-2020.
En 2014-2015, un segment de cette infrastructure avait fait l’objet de travaux d’extension colossaux mais M. Sissi a rejeté l’idée d’élargir la partie sud du canal, où s’est déroulé l’incident.
« Economiquement, ce n’est pas utile », a-t-il déclaré, évoquant toutefois « d’autres projets pour relier la mer Rouge à la Méditerranée ».
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