« Non à la mort de la pêche artisanale », « Iberdrola, parrain de la mafia éolienne », « Non, les éoliennes ne doivent pas remplacer les pêcheurs », « Non aux éoliennes qui détruisent la mer »: sous les banderoles accrochées aux grilles de la préfecture, des coquilles vides de Saint-Jacques, qui font la richesse de la baie de Saint-Brieuc et que les pêcheurs craignent de voir menacées par la construction du parc, ont été déversées.
Les pêcheurs réclament l’annulation de ce projet de parc éolien en mer dont la mise en service est prévue pour fin 2023. Il est construit par la société Ailes Marines, filiale du groupe espagnol Iberdrola.
« Il faut qu’on réussisse à empêcher ces parcs d’envahir nos côtes », a notamment déclaré le président du Comité départemental des pêches Alain Coudray, qui a accusé la ministre de Ta transition écologique, Barbara Pompili: « Elle veut faire disparaître la pêche ».
Fixé sur les fonds marins, ce parc est l’un des sept attribués par l’État depuis 2012, en Manche et dans l’Atlantique, dans le cadre du développement des Énergies marines renouvelables (EMR). Il doit être érigé à 16,3 kM des côtes les plus proches, le Cap Fréhel et le port de pêche d’Erquy, une petite station balnéaire, deux secteurs classés.
« On n’a eu que des mensonges depuis le début de ce projet de parc », a assuré M. Coudray qui suit le dossier depuis le tout début, en 2007. « Ne lâchez rien, chers pêcheurs », a exhorté le député Marc Le Fur (LR).
Selon Katherine Poujol, présidente de l’association « Gardez les Caps », ces éoliennes vont déverser de l’aluminium en mer chaque jour et « toute la chaîne alimentaire va être contaminée ». « Les 62 éoliennes du parc contiennent chacune 1,3 tonne de terres rares », des métaux rares utilisés dans la fabrication de produits de haute technologie, a-t-elle dit.
Les pêcheurs avaient prévu lundi matin d’aller au devant des navires du chantier Ailes Marines qui doivent commencer des forages mais ces navires ont retardé leur entrée en action, esquivant ainsi la confrontation.