« Nous voyons des critiques sur le fait que la Russie dévelope son activité militaire dans l’Arctique. Mais il est clair pour tout le monde depuis longtemps que ce sont nos terres, notre territoire, nous répondons de la sécurité de notre littoral et tout ce que nous faisons là-bas est parfaitement légal et légitime », a dit Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse.
« Quand l’Otan essaye de justifier son offensive dans l’Arctique, ce n’est pas la même situation et nous avons des questions pour nos voisins, comme la Norvège, qui essayent de justifier la venue de l’Alliance en Arctique », a-t-il dit.
Ces déclarations interviennent à l’avant-veille du début d’une réunion du Conseil de l’Arctique, source croissante de convoitises économiques et géopolitiques, réunissant la Russie, les Etats-Unis, le Canada, le Danemark, la Suède, la Finlande, la Norvège et l’Islande.
Le chef de la diplomatie des Etats-Unis, Antony Blinken, doit en outre y rencontrer pour la première fois Sergueï Lavrov, avant un éventuel sommet entre Joe Biden et Vladimir Poutine en juin.
Concernant l’Arctique, M. Lavrov a prôné la relance de rencontres régulières entre les chefs des états-majors des pays membres du Conseil afin de « faire baisser les risques sur le plan militaire ».
La Russie n’a cessé d’accroître son dispositif militaire dans ses territoires arctiques ces dernières années, y rouvrant et modernisant plusieurs bases et aérodromes abandonnés depuis la fin de l’époque soviétique. Elle y a aussi déployé ses systèmes de défense anti-aérienne dernier cri S-400.
Les intérêts russes s’opposent à ceux de ses voisins régionaux, dont les Etats-Unis, qui ont envoyé cette année des bombardiers stratégiques s’entraîner en Norvège et déployé des navires l’année dernière en mer de Barents, dans la zone économique exclusive de la Russie.
Le président Vladimir Poutine a également fait de l’exploitation économique de l’Arctique une priorité stratégique, notamment via la création d’une voie maritime le long des côtes du grand nord pour relier l’Europe à l’Asie et concurrencer le Canal du Suez.
Cette route maritime, rendue davantage praticable grâce au réchauffement climatique et la fonte des glaces, est amenée à jouer un rôle croissant dans les échanges internationaux.