« Au cours des 30 années à venir le volume net des émissions de gaz à effet de serre doit être inférieur à celui de l’Europe (l’UE, ndlr) (…) Je demande au gouvernement d’élaborer un plan d’action détaillé à cette fin d’ici au 1er octobre », a affirmé M. Poutine lors du Forum économique de Saint-Pétersbourg.
La Russie est l’un des plus grands pollueurs au monde, son économie reposant grandement sur l’extraction d’hydrocarbures et sur l’industrie lourde.
Mais elle est également régulièrement victime de catastrophes écologiques, notamment des feux de forêts géants en Sibérie chaque année, dont l’ampleur a empiré en raison du changement climatique.
Autre effet pervers, la fonte du pergélisol (permafrost) menace des villes et des infrastructures clés pour l’économie russe.
M. Poutine avait déjà fixé pour objectif que ses émissions nettes soient inférieures à celles de l’Union européenne d’ici 2050.
Pour cela, il a appelé vendredi à développer en particulier le secteur forestier russe en replantant et en luttant contre les incendies afin d’accroître les capacités d’absorption de CO2 de la Russie dont les forêt représentent déjà un cinquième de celles de la planète.
Selon M. Poutine, augmenter les capacités d’absorption russes va conduire à une réduction de ses émissions nettes.
Il n’a pas fixé d’objectif en ce qui concerne la production et la consommation d’hydrocarbures.
Il a au contraire relevé que le gaz, dont la Russie a les plus grandes réserves au monde, est « l’hydrocarbure le plus propre » et qu’il jouera dès lors un rôle clé dans la lutte contre le changement climatique.
Selon de nombreux scientifiques, les régions russes de Sibérie et de l’Arctique sont parmi les plus exposées au changement climatique. Elles ont enregistré ces dernières années des records de chaleur.
Mais la Russie voit aussi du positif à ce réchauffement, à commencer par le développement d’une route commerciale maritime reliant Europe et Asie par l’Arctique, plus praticable grâce à la fonte des glaces. Moscou n’avait d’ailleurs pas manqué de vanter cette « route du Nord » quand le canal de Suez était resté bloqué plusieurs jours, fin mars.
La Russie est aujourd’hui le quatrième plus gros émetteur de gaz à effet de serre au monde.
Vladimir Poutine, après des années d’hésitations, a ratifié en octobre 2019 l’accord de Paris sur le climat.