« Ce n’est pas le Danemark qui est un Etat arctique, tout le monde peut le voir et le sentir », a souligné la cheffe du gouvernement danois Mette Frederiksen, après une réunion près de Copenhague avec ses homologues groenlandais et féringien.
« C’est pour cela que nous souhaitons renforcer la coopération dans ce domaine mais aussi donner au Groenland et aux Féroé un rôle plus actif », a-t-elle annoncé.
Alors que jusqu’au dernier Conseil de l’Arctique en mai à Reykjavik, le Danemark s’exprimait en premier, suivi de ses deux territoires autonomes, le pays scandinave s’exprimera désormais en dernier.
Le Groenland sera également le premier signataire des accords au sein du Conseil, qui réunit sept autres nations dont les Etats-Unis et la Russie, ainsi que des représentants des peuples autochtones.
Créé en 1996 dans le contexte de détente post-Guerre froide, ce Conseil sans pouvoir significatif vise à développer la coopération entre pays riverains du Pôle nord. Son mandat exclut explicitement la sécurité et la défense, sujets revenus au premier plan sur fond de remontée des tensions entre l’Occident et la Russie, qui vient d’en prendre la présidence pour deux ans.
Le Premier ministre groenlandais Mute Egede, aux manettes du territoire autonome arctique depuis la victoire de son parti aux élections locales début avril, a salué la décision.
« Je suis heureux que nous obtenions un plus grand rôle. Cela a longtemps été le souhait du Groenland », a-t-il affirmé. « Nous devons être les maîtres de notre propre maison. L’objectif à terme est l’indépendance », a réaffirmé l’élu de gauche.
Depuis son accession à l’autonomie en 1979, le Groenland augmente peu à peu ses prérogatives. Mais l’objectif d’indépendance se heurte à la question des ressources propres du pays, dont un tiers du budget vient encore de subsides danois et la sécurité et la défense restent l’apanage de Copenhague.
Le Danemark a toutefois promis jeudi la création d’un groupe de contact avec des représentants des trois nations qui portera notamment sur les questions de sécurité, où le Groenland et les Féroé auront plus « de places pour (poser) leurs coudes », selon Mme Frederiksen.