La moule perlière, en voie de disparition, s’offre une station d’élevage en Bretagne

« La moule perlière d’eau douce est une espèce en voie de disparition », a assuré à l’AFP Marie Capoulade, coordinatrice du programme européen LIFE pour la conservation du mollusque dans le Massif armoricain.

« Les populations sont vieillissantes et on n’a plus de jeunes individus », a-t-elle expliqué, indiquant que le déclin de l’espèce était général à l’échelle européenne.

« La présence de la moule perlière garantit la qualité d’un cours d’eau, donc si on arrive à faire en sorte que les moules perlières soient préservées dans le milieu sauvage c’est qu’on aura réussi à retrouver des cours d’eau de très bonne qualité », a-t-elle souligné.

A la station d’élevage de Brasparts, la seule en France, des larves de moules perlières, prélevées dans les ruisseaux bretons, sont mises en contact avec des truites. En effet, elles ne se développent que sur les branchies des poissons (truites ou saumons), où elles restent une dizaine de mois.

« S’il n’y a pas de poissons , la moule perlière ne peut pas se reproduire », a assuré Mme Capoulade.

Actuellement, sur le site de la station, mis en place par la Fédération de pêche du Finistère, quelque trois millions de larves se trouvent sur les branchies de 4.000 truites à raison de 200 à 2.000 par poisson.

Une fois qu’elles se décrochent de leurs hôtes elles sont placées dans des aquariums et nourries quotidiennement avec un mélange de pâtes d’algues, jusqu’à leur réintroduction dans les rivières une fois âgée de 1 à 3 ans.

La moule perlière était historiquement présente dans la majorité des cours d’eau des massifs anciens français, mais une réduction d’au moins 50% de sa population en 10 ans est désormais notée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Il ne resterait plus que 100.000 moules perlières, réparties dans quelque 80 rivières, principalement dans le Massif Central et dans le Morvan, ainsi que dans le Massif armoricain. Cependant, sur ces 80 rivières, seules une petite dizaine abriteraient encore des populations capables de se reproduire.

L’espèce, dont la première cause de disparition dans le milieu sauvage a été la pêche à la perle jusqu’au début du 20e siècle, est aujourd’hui protégée à l’échelle européenne.

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