C’est la première fois que des pirates sont jugés au Togo. Au total dix prévenus(7 Nigérians, 2 Togolais et 1 Ghanéen) étaient jugés pour « piraterie maritime, violences volontaires et groupements de malfaiteurs ».
Le Ghanéen, en fuite, a écopé de 20 ans de prison, avec un mandat d’arrêt international.
Un ressortissant togolais a été acquitté. Les huit autres ont été condamnés à des peines de 12 à 15 ans, avec des amendes qui varient de 25 à 50 millions de F.CFA (38.000 à 76.000 euros).
Le tanker G-DONA 1 avait été attaqué dans la nuit du 11 au 12 mai 2019 dans les eaux togolaises par des pirates à bord d’une pirogue louée au port de pêche de Lomé mais la marine togolaise avait réussi à arraisonner le navire.
« Je suis satisfait du verdict. Il faudrait que les gens comprennent que les pirateries et les vols à main armée en mer seront punis. Et pour ces infractions de mer, nous serons intransigeants », a déclaré à la presse Kodjo Gnambi Garba, procureur général près la Cour d’appel de Lomé.
La défense s’est elle dite « déçue ». « Nous n’avons pas été convaincus, l’accusation n’ayant pas rapporté les preuves suffisantes à la charge des personnes mises en cause », a dénoncé Me Ata-Quam Dovi-Avouyi.
Perpétrées essentiellement par des pirates originaires du sud-est du Nigeria, les attaques de navires pour enlever leurs équipages et les échanger contre rançon sont devenues très fréquentes ces dernières années dans le golfe de Guinée qui s’étend le long de 5.700 km de côtes en Afrique de l’Ouest.
En 2020, 130 des 135 enlèvements de marins recensés dans le monde, soit plus de 95 %, ont eu lieu dans cette zone, selon un récent rapport du Bureau maritime international (BMI).
Une centaine de transporteurs et compagnies du secteur maritime international ont signé en mai à Lagos (Nigeria), une déclaration appelant à créer une coalition contre ce fléau dans le golfe de Guinée.