L’annonce a été faite sur le compte Twitter du HMS Richmond, une frégate déployée avec le groupe d’attaque du porte-avion britannique HMS Queen Elizabeth.
« Après une période de travail chargée avec nos partenaires et alliés dans la mer de Chine orientale, nous sommes désormais en route à travers le détroit de Taïwan pour rendre visite au Vietnam et à la Marine populaire du Vietnam », précise le tweet.
Il s’agit, selon les médias locaux, du premier navire de guerre britannique à transiter par le détroit, dit aussi de Formose, qui sépare Taïwan de la Chine continentale.
En 2019, un navire de surveillance de la marine britannique avait emprunté cette route.
Des navires américains conduisent régulièrement des exercices de « liberté de navigation » sur cette voie maritime, provoquant des réponses courroucées de Pékin qui revendique Taïwan et les eaux alentour comme relevant de sa souveraineté, tout comme une grande partie de la mer de Chine méridionale.
Mais les Etats-Unis et la plupart des autres pays considèrent la zone comme des eaux internationales devant être ouvertes à tous les navires.
Jusqu’à récemment, les traversées controversées du détroit était principalement l’oeuvre de la Marine américaine.
Mais alors que Pékin intensifie ses menaces militaires à l’encontre de Taïwan, de plus en plus de pays empruntent cette route.
Des bâtiments de guerre français, canadiens et australiens ont ainsi provoqué l’ire de Pékin ces dernières années en navigant entre la Chine continentale et Taïwan.
Le ministre taïwanais de la Défense Chiu Kuo-cheng a confirmé à des journalistes le passage d’une navire étranger, sans préciser son pays d’origine.
Le ministère britannique de la Défense n’a pas répondu aux sollicitations pour commenter cette annonce.
Taïwan et ses 23 millions d’habitants vivent sous la menace constante d’une invasion par le régime communiste de Pékin qui s’est promis de reprendre l’île, par la force si nécessaire.
La pression militaire, diplomatique et économique exercée par la Chine continentale s’est accrue depuis l’élection en 2016 de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen qui voit l’île comme « déjà indépendante » et non comme une partie de la « Chine unique ».
L’an dernier, les avions de chasse de la Chine ont effectué un nombre record de 380 incursions dans la zone de défense de Taïwan et ces incursions ont déjà dépassé les 400 lors des huit premiers mois de l’année 2021.
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