« Je partage totalement la position qui a été prise par Xavier Bertrand: il faut renégocier les accords du Touquet », a-t-elle déclaré lors d’un déplacement au port de Calais avec des élus dont M. Bertrand, président de la région Hauts-de-France.
« Les accords du Touquet mettent trop de charges sur la France (…) Il faut que les Britanniques prennent toute leur part dans cet effort de sécurisation de leur frontière et, s’ils ne veulent pas la renégociation, on leur rendra leur frontière », a-t-elle ajouté.
Elle juge par ailleurs nécessaire d' »organiser le rapatriement » des « clandestins qui sont sur notre sol sans titre », proposant d’utiliser l’agence européenne des frontières Frontex pour « ramener ces clandestins chez eux dans leur pays d’origine ».
Signé en 2003 par Paris et Londres, le « traité du Touquet » fixe en France la frontière commune entre les deux pays.
Il a été complété ensuite par d’autres accords bilatéraux renforçant le contrôle et la sécurisation par la France de la frontière, Londres s’engageant à verser une compensation financière.
Cet accord est accusé côté français d’alimenter la crise migratoire dans la région de Calais en y bloquant des candidats à l’immigration vers le Royaume-Uni.
Mme Pécresse s’est rendue, après Calais, à Boulogne-sur-Mer pour y rencontrer des représentants des pêcheurs.
Ces derniers se sont dits samedi « délaissés » par la Commission européenne dans les discussions avec Londres pour obtenir des licences de pêche post-Brexit dans les eaux britanniques.
« La Commission ne peut pas juste balayer d’un revers de main un sujet qui était au coeur des négociations du Brexit », a déclaré Valérie Pécresse.
Elle s’en est aussi prise au « président de la République qui donne des leçons, beaucoup, mais qui ne suit pas les dossiers comme moi je les suivrais ».
Elle lui a notamment reproché « de prendre la présidence de l’Union européenne en pleine présidentielle ».
« C’est une faute, car il va être obligé de faire des compromis et il ne va pas pouvoir défendre les intérêts de la France. Il va nous affaiblir », a-t-elle estimé. « Et il le fait pour ses intérêts personnels, ses intérêts politiques, et pas pour vos intérêts à vous. »
En vertu de l’accord signé fin 2020 entre Londres et Bruxelles, les pêcheurs européens peuvent continuer à travailler dans les eaux britanniques s’ils prouvent qu’ils y pêchaient auparavant. Mais depuis plus de onze mois, Paris et Londres se disputent sur la nature et l’ampleur des justificatifs à fournir.