La France investit pour surveiller l’impact du réchauffement climatique sur les océans

Rennes, 20 jan 2022 (AFP) – La France va investir 21 millions d’euros dans le programme OneArgo, un réseau mondial d’observation des océans, afin de surveiller l’impact du réchauffement climatique sur les mers du monde, a annoncé l’Ifremer jeudi.

Dans le cadre du nouveau programme OneArgo, l’Hexagone, qui exploite déjà 281 flotteurs de mesure des océans, va en déployer 80 nouveaux par an sur la décennie à venir. Un nouveau flotteur, plongeant à 6.000 mètres de profondeur devrait également être testé en 2024 pour être déployé en 2025.

Actuellement, quelque 4.000 flotteurs Argo dérivent dans toutes les mers du globe. Ces tubes de 20 cm de diamètre et 1,50 m de long, dotés d’une antenne, plongent jusqu’à 2.000 mètres de profondeur, pour mesurer la température et la salinité, puis envoient leurs données par satellite à la communauté scientifique mondiale, notamment à l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer).

Depuis le début des années 2000, le programme Argo, auquel une trentaine de pays participent, a ainsi mis en évidence le rôle majeur des océans dans la régulation du climat. « L’océan atténue l’impact des activités humaines sur le climat », a ainsi souligné Virginie Thierry, chercheuse en océanographie physique à l’Ifremer, lors d’une conférence de presse.

En se réchauffant, l’océan absorbe « 90% de l’excès de chaleur dû aux activités humaines », pointe-t-elle.

Le nouveau programme OneArgo doit permettre de franchir une nouvelle étape en étudiant la pénétration de la chaleur dans les abysses océaniques et l’impact du réchauffement sur la biodiversité marine.

D’ici à 2030, 4.700 flotteurs doivent être déployés, dont 1.200 descendront jusqu’à 6.000 mètres de profondeur, tandis qu’un millier seront capables de faire des « mesures de la biodiversité et des paramètres liés à la vie des océans », selon Mme Thierry.

Ces capteurs biogéochimiques (dits « BGC ») mesureront notamment l’acidité, la quantité d’oxygène dans l’eau, la chlorophylle, la lumière ou le nitrate, des paramètres amenés à évoluer sous l’effet du réchauffement.

« Grâce à ça, on va beaucoup avancer sur les études de la biodiversité marine », a souligné Fabrizio D’Ortenzio, directeur de recherche CNRS au laboratoire d’océanographie de Villefranche – LOV (CNRS-Sorbonne université).

Voir les autres articles de la catégorie

ACTUALITÉS

Le Bénin et la mer

Découvrez GRATUITEMENT le numéro spécial consacré par Marine & Océans au Bénin et la mer

N° 282 en lecture gratuite

Marine & Océans vous offre exceptionnellement le numéro 282 consacré à la mission Jeanne d’Arc 2024 :
  • Une immersion dans la phase opérationnelle de la formation des officiers-élèves de l’École navale,
  • La découverte des principales escales du PHA Tonnerre et de la frégate Guépratte aux Amériques… et de leurs enjeux.
Accédez gratuitement à la version augmentée du numéro 282 réalisé en partenariat avec le Centre d’études stratégiques de la Marine et lÉcole navale

OCÉAN D'HISTOIRES

« Océan d’histoires », la nouvelle web série coanimée avec Bertrand de Lesquen, directeur du magazine Marine & Océans, à voir sur parismatch.com et sur le site de Marine & Océans en partenariat avec GTT, donne la parole à des témoins, experts ou personnalités qui confient leurs regards, leurs observations, leurs anecdotes sur ce « monde du silence » qui n’en est pas un.