« Nous sommes sur un calendrier de sortie à deux étages », avec la présentation du « socle général » avant le 18 mars, soit dix jours avant le début de la campagne électorale officielle pour la présidentielle, a détaillé la secrétaire d’Etat à la biodiversité.
« Nous avons déjà des choses extrêmement fortes, mais nous avons sur certains points de la stratégie à travailler encore », a-t-elle fait valoir, rejoignant l’avis récent d’une dizaine d’ONG environnementales qui jugeaient que le projet actuel « n’est en l’état pas abouti ».
« La biodiversité sur le terrain continue à s’effondrer malgré les deux stratégies nationales précédentes », assure Véronique Andrieux, directrice générale de WWF France. « On ne peut pas se permettre encore une décennie perdue et une stratégie qui échoue », insiste-t-elle.
Dans un deuxième temps, probablement à l’automne, « une feuille de route portant sur les indicateurs et les cibles, le financement global de la biodiversité et l’inscription dans le cadre européen et mondial », prévoit Mme Abba, qui espère ainsi avoir un texte solide.
Ceci permettra de prendre en compte les décisions adoptées lors de la COP15 biodiversité. Cette réunion internationale plusieurs fois reportée doit décider d’un cadre pour la protection de la nature. Ce report permettrait également d’inscrire des mesures dans le prochain projet de loi de finances, fait valoir la secrétaire d’Etat.
Une mission dédiée va élaborer « des préconisations concernant la fiscalité », alors que la protection de la biodiversité nécessite « de nouvelles recettes et de nouvelles ressources », a-t-elle précisé.
Plusieurs instances publiques de consultation et d’expertise scientifique viennent de rendre leurs avis sur cette stratégie.
Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) estime que le texte actuel « traite de manière insuffisante les principales pressions » contribuant à la perte de biodiversité comme l’artificialisation des sols, « l’intensification agricole et forestière, la pêche industrielle et l’activité cynégétique » et demande que cette stratégie soit portée au niveau du Premier ministre.
Le Comité national de la biodiversité (CNB) regrette de son côté « l’absence de toute mention » des moyens humains et financiers.
Le Conseil national de la transition écologique (CNTE) demande « le report de l’adoption de la stratégie nationale biodiversité après la séquence électorale 2022 » pour « la finalisation d’une stratégie ambitieuse, opérationnelle et partagée ».