Suspendus lors de la première vague de la pandémie au printemps 2020, ces postes-frontières, restés fermés en raison de la crise diplomatique de 2021, devaient rouvrir « samedi 30 avril à minuit », indique le ministère espagnol de l’Intérieur.
Mais, selon l’ordre publié au Bulletin officiel, la fermeture de la frontière avec le Maroc sera prolongée de « 15 jours, afin que soient conclues les conditions de réouverture progressive et ordonnée des postes frontières à l’entrée et à la sortie de Ceuta et Melilla ».
Il s’agit de « finaliser tous les détails et mécanismes qui régissent la réouverture des frontières terrestres », a poursuivi le ministère de l’Intérieur, qui indique dans son communiqué avoir « renforcé les effectifs policiers » dans les deux enclaves.
Le 18 mars, Madrid a mis fin à près d’un an de crise diplomatique après avoir opéré un revirement sur la question du Sahara occidental et reconnu le plan d’autonomie marocain pour ce territoire disputé.
Causée par l’accueil en Espagne du chef indépendantiste sahraoui du Polisario Brahim Ghali, pour y être soigné du Covid, la brouille entre Rabat et Madrid avait entraîné l’arrivée en mai 2021 de plus de 10.000 migrants à Ceuta en 24 heures, à la faveur d’un relâchement des contrôles côté marocain.
La réconciliation entre l’Espagne et le Maroc a été scellée début avril avec la visite à Rabat du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, quand les deux pays voisins ont décidé d' »inaugurer une étape inédite » de leur partenariat.
« L’un des premiers objectifs sera le rétablissement de la circulation des biens et des marchandises aux postes frontaliers de Ceuta et Melilla », avait alors promis le dirigeant espagnol.
Les liaisons maritimes ont pour leur part repris le 12 avril avec l’arrivée à Tanger du premier ferry en provenance de l’Espagne depuis deux ans.
Le conflit du Sahara occidental – vaste territoire désertique riche en phosphates et aux eaux très poissonneuses – oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l’Algérie.
Tandis que Rabat prône un statut d’autonomie sous souveraineté marocaine, le Polisario réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU.