Afro-dance et histoires ignorées au festival de Marseille

Marseille, 18 juin 2022 (AFP) – Marseille, ville portuaire d’exils et de migrations, accueille jusqu’au 9 juillet la diversité des histoires du monde dans un festival faisant la part belle aux créations et aux récits et danses issus du continent africain.

« Marseille n’a pas été peuplée par l’exode rural mais par des exils, des déplacements, par le fracas du monde », souligne Marie Didier qui a pris la succession du Belge Jan Goossens à la tête du Festival de Marseille (16 juin-9 juillet).

« Aujourd’hui, c’est l’une des villes qui possèdent la plus grande diversité d’origines et de cultures », poursuit celle qui dirigeait avant la scène nationale la Rose des Vents dans le Nord de la France.

Ambitionnant de faire résonner ces histoires mêlées et ces liens invisibles entre différents continents, le festival dont la colonne vertébrale reste la danse, programme samedi 18 et dimanche 19 juin « Mailles », de l’artiste britannique d’origine rwandaise Dorothée Munyaneza dont la compagnie Kadidi est basée à Marseille.

« 100% féminin », cette oeuvre mêle les récits de femmes africaines ou « afro-descendantes » –comédiennes, danseuses, autrices, compositrices– installées dans différents coins du monde.

« Nous avons différents âges et passages de l’histoire, nous avons connu séismes, sang, crises, joies, ténèbres, rires et larmes », écrit Dorothée Munyaneza.

« Ces femmes m’ont portée, elles sont magnifiques, j’avais envie de montrer que nous persévérions ensemble, j’avais envie de célébrer leur force, leur vitalité », a encore expliqué celle qui a composé et interprété la musique du film Hôtel Rwanda avant de devenir chorégraphe.

Elle compare les liens tissés à des « mailles géographiques et générationnelles ».

Au coeur d’un centre culturel bouillonnant, La Friche de la Belle de mai, installé dans un des quartiers les plus pauvres de Marseille, le Festival a invité quelques uns des meilleurs danseurs mondiaux d’afro-dance venus de Yaoundé, de Lagos, Los Angeles, Rio de Janeiro ou Saint-Ouen (France) sous l’égide du chorégraphe nigérian Qudus Onikeku.

Ces danseurs, qui sont suivis par des milliers de gens sur les réseaux sociaux, « fabriqueront durant sept jours une oeuvre collective », explique Marie Didier, et la présenteront les samedi 2 et dimanche 3 juillet. Travail créatif, ateliers et spectacle seront aussi accessibles via une plateforme en ligne, afropolis.org.

Les 30 juin et 1er juillet, l’artiste marseillais d’origine comorienne Ahamada Smis racontera lui en danse et en musique une tragédie souvent méconnue en Europe.

En 1976, des milliers de Comoriens fuirent Madagascar à la suite d’un massacre à Majunga. Les rescapés furent appelés les « Sabena », du nom de l’ex-compagnie aérienne belge qui les rapatria en urgence. Le spectacle « Sabena » créé en coproduction avec le Musée des civilisations d’Europe et de la Méditerranée (Mucem) a été conçu avec le chorégraphe congolais Djo Djo Kazadi.

Au total, 300 artistes venant de 34 villes et 18 pays seront à Marseille pour le festival.

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