« Voulons-nous continuer pendant des années à dépendre de cette partie du monde pour nos céréales et nos engrais ? » a demandé le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse à Pretoria lors d’une visite officielle du président ivoirien Alassane Ouattara.
« Ou devrions-nous dire que ce conflit est un signal d’alarme comme le Covid est devenu un signal d’alarme pour beaucoup d’entre nous sur le continent africain pour commencer à produire nos propres vaccins ? », a-t-il ajouté, insistant sur le fait que les pays africains doivent accélérer leur production agroalimentaire afin de réduire les importations.
Ces déclarations interviennent le jour où la Russie et l’Ukraine ont conclu un accord important avec les Nations unies et la Turquie pour débloquer les exportations de céréales face aux risques de famines dans le monde.
Les prix des aliments sur le continent africain sont montés en flèche à cause de la guerre en Ukraine, un exportateur crucial de blé. Des millions de tonnes de grain sont bloquées dans des ports ukrainiens par la présence de navires de guerre russes et celle de mines, placées par Kiev pour défendre ses côtes.
L’inflation et les pénuries viennent s’ajouter aux conflits et aux sécheresses dévastatrices qui frappent déjà le continent le plus pauvre du monde.
S’exprimant aux côtés de M. Ramaphosa, Alassane Ouattara a déclaré avoir téléphoné en début de semaine au président ukrainien Volodymyr Zelensky, à propos de la reprise des exportations.
« J’ai indiqué au président Zelensky que je souhaite que l’approvisionnement se fasse en priorité vers le continent africain en raison des économies et de la situation sociale dans beaucoup des pays », a-t-il dit.
L’accord conclu vendredi établit des « couloirs sécurisés » afin de permettre la circulation en mer Noire des navires marchands, le temps de sortir les quelque 25 millions de tonnes accumulées dans les silos d’Ukraine tandis qu’une nouvelle récolte approche.