Ce gazoduc est « une priorité » pour le Portugal et la prise de position de M. Scholz « renforce la pression sur les institutions européennes » pour faire avancer ce dossier, a déclaré M. Costa devant la presse.
Le chancelier allemand avait estimé jeudi que l’Europe manquait « dramatiquement » d’une interconnexion entre la péninsule ibérique et l’Europe centrale, passant par la France, qui contribuerait « à soulager et détendre la situation de l’approvisionnement » de gaz.
« Le Portugal peut jouer un rôle important » afin de contribuer à rendre l’Europe « autonome sur le plan énergétique » vis-à-vis de la Russie, a souligné M. Costa, dont le pays dispose à Sines (sud) d’un important port d’eaux profondes doté d’un terminal gazier.
Un projet de gazoduc entre la Catalogne (nord-est de l’Espagne) et le sud-est de la France avait été lancé en 2013, puis abandonné faute d’accord notamment sur son financement et de réel soutien de la France.
Selon M. Costa, Paris s’y est opposée en raison de son « impact environnemental ».
Le Premier ministre portugais a précisé qu’une telle infrastructure pourrait à l’avenir transporter de l’hydrogène vert.
Il a également évoqué l’idée d’un projet alternatif visant à construire un pipeline qui relierait « directement l’Espagne à l’Italie ».
En attendant la mise en oeuvre de ces projets, M. Costa a rappelé que le port de Sines, situé à une centaine de kilomètres au sud de Lisbonne, pouvait être utilisé comme plateforme logistique « pour accélérer la distribution de gaz naturel liquéfié en Europe » et, ainsi, « désengorger les ports du nord de l’Europe ».
Le port de Sines a reçu en 2016 les premières livraisons de gaz naturel américain vers l’Union européenne.