« On a reçu un courrier d’un avocat mandaté par le comité des pêches avec des éléments visuels dénonçant une pollution. Une enquête préliminaire a été ouverte au mois d’août », a déclaré à l’AFP Camille Miansoni, procureur de Brest, confirmant une information de Mediapart.
La gendarmerie maritime a été saisie de l’enquête, a précisé le procureur.
En juillet, les comités des pêches des Côtes d’Armor et d’Ille-et-Vilaine avaient demandé l’arrêt du chantier après avoir eu connaissance de « déversements intentionnels » de « quantités de préparation servant au scellement chimique des pieux » à bord du navire de forage l’Aeolus, selon un communiqué de presse.
Les pêcheurs avaient précisé avoir transmis photos et vidéos au parquet de Brest.
Interrogée par l’AFP, la société chargée de la construction du parc Ailes Marines, filiale de l’espagnol Iberdrola, avait dit avoir réalisé des contrôles inopinés sur le bateau sans constater « de déversement non autorisé ou d’événement inhabituel inhérent aux travaux de forage et d’installation des pieux en mer ».
Le parquet de Brest avait déjà ouvert une enquête après une fuite d’huile hydraulique sur le chantier du parc éolien en juin 2021.
« Cette enquête est toujours en cours », a précisé M. Miansoni jeudi à l’AFP. « Il a fallu faire analyser cette huile pour en déterminer les caractéristiques », a-t-il ajouté.
Le tribunal de Brest est compétent pour ce genre de pollutions maritimes du fait de son statut de juridiction du littoral spécialisée pour la « zone Atlantique ».
Contesté par des pêcheurs, le parc de 62 éoliennes de la baie de Saint-Brieuc doit entrer en service fin 2023. Il devrait produire l’équivalent de 9% de la consommation électrique de la Bretagne et « contribuera à son autonomie énergétique », selon Ailes Marines.
La Bretagne ne produit actuellement que 19% de ses besoins en électricité, selon le Réseau de transport d’électricité (RTE).
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