Feu vert de l’Australie à l’agrandissement d’un port de charbon près de la Barrière de corail

Le ministre à l’Environnement Greg Hunt a indiqué avoir posé 95 conditions pour le développement du port en eau profonde Abbot Point, dans le nord de l’Etat du Queensland (nord-est).

Il a notamment fixé à un maximum de 3 millions de mètres cubes le dragage des fonds sous-marins, contre 38 millions réclamés par l’exploitant, le groupe indien Adani.

« En tant que ministre fédéral de l’Environnement, l’une de mes responsabilités est d’assurer un développement durable et le maintien de la santé de la Barrière de corail », a déclaré le responsable politique.

« Des conditions parmi les plus strictes jamais imposées par le pays ont été avancées pour ce projet afin d’éviter ou de compenser tout effet (négatif) », a-t-il ajouté.

Mais les associations de défense de l’environnement ont vigoureusement protesté et le parti des Verts a accusé le gouvernement conservateur du Premier ministre Tony Abbott de nier le réchauffement climatique.

« Tony Abbott et Greg Hunt mettent en danger la place de la Barrière de corail sur la liste du Patrimoine mondial. C’est un coup dur pour la Barrière, le tourisme et les emplois », a réagi Christine Milne, la dirigeante du parti des Verts, sur son compte Twitter.

Le projet du groupe Adani augmentera de 70% la capacité d’exportation de charbon du port Abbot Point.

Parmi les conditions fixées par le gouvernement figurent une réduction de 150% des sédiments entrant dans la Barrière de corail, sur le long terme, qui améliorera la qualité de l’eau, et 89 millions de dollars australiens (59 millions d’euros) consacrés à la protection des récifs, ainsi que des mesures précises de protection de la faune et la flore sous-marine, a indiqué le ministre de l’Environnement.

Greg Hunt a également indiqué avoir approuvé, sous 53 conditions, une usine de gaz naturel liquéfié et des gazoducs sur Curtis Island, qui se trouve aussi dans le parc de la Barrière de corail.

Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco en 1981, la Grande barrière a perdu plus de la moitié de ses coraux au cours des 27 dernières années sous l’effet de facteurs météorologiques (tempêtes), climatiques (réchauffement) et industriels, selon la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences.

Elle s’étend sur environ 345.000 km2 le long de la côte est australienne, et constitue le plus vaste ensemble corallien du monde avec 3.000 « systèmes » récifaux et des centaines d’îles tropicales.

Un collectif international d’océanologues a récemment appelé le gouvernement australien à protéger la Grande Barrière des déchets de dragage générés par l’aménagement de ports et la navigation dus en particulier à l’industrie minière.

L’Unesco a menacé de placer la Barrière au nombre des sites en danger en 2014 si aucune mesure n’était prise pour limiter le développement de l’industrie sur le littoral.

ajc/mfc/fmp/lo

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