L’Ocean Viking de l’ONG SOS Méditerranée est le dernier bateau de migrants, qui tentent de rejoindre l’Europe en traversant la Méditerranée à partir de la Libye, à ne pas avoir eu d’autorisation à entrer dans un port italien.
Le navire humanitaire, qui naviguait encore mardi matin au large du port sicilien de Syracuse selon un photographe à bord, « devrait arriver dans les eaux internationales près de la Corse le 10 novembre », a annoncé l’ONG.
« Cette solution extrême est le résultat d’un échec critique et dramatique de tous les Etats membres de l’Union européenne et des États associés à faciliter la désignation d’un lieu sûr », a insisté SOS Méditerranée dans son communiqué.
Après des semaines en mer, le navire battant pavillon allemand Humanity 1, de l’ONG SOS Humanity, a été autorisé à accoster dimanche en Sicile, à Catane, pour débarquer 144 personnes, essentiellement des femmes et des mineurs. A son bord demeurent toutefois 35 migrants hommes dont l’Italie ne veut pas.
Le Geo Barents, navire de Médecins sans frontières (MSF) battant pavillon norvégien, a lui aussi accosté dimanche soir à Catane et les autorités italiennes ont autorisé 357 personnes à débarquer, dont des enfants, tout en refusant l’entrée à 215 autres.
Mardi, selon Sophie Beau, directrice générale de SOS Méditerranée, « La situation à bord de l’Ocean Viking a atteint un seuil critique », la directrice redoutant même « des risques de pertes de vies humaines ».
Dans le passé, en juin 2018, l’Aquarius, le précédent navire affrété par SOS Méditerranée, avait déjà été au coeur d’une crise diplomatique, après avoir récupéré 630 migrants au large de la Libye, débarqués en Espagne après le refus de l’Italie et de Malte de les accepter.