Le monde de la croisière continue son expansion en France

MSC Croisières, numéro deux en France derrière Costa Croisières, a annoncé jeudi avoir franchi le cap des 150.000 passagers. C’est 20.000 de plus en un an, une progression de 15% qui vaut aussi pour le chiffre d’affaires.

« L’année 2013 a été excellente pour l’industrie de la croisière », qui est « porteuse », s’est félicité Erminio Eschena, directeur général France, Belgique et Luxembourg de MSC Croisières, en estimant que sa compagnie est « le moteur » en France.

Le naufrage du Costa Concordia, qui avait provoqué la mort de 32 personnes au large des côtes italiennes en janvier 2012, avait fait plonger les ventes de croisières juste après l’accident mais les compagnies avaient vite redressé la barre en 2012.

Présente dans l’Hexagone depuis une dizaine d’années, l’italo-suisse MSC a vu sa clientèle y progresser beaucoup plus vite que le marché depuis cinq ans, pour atteindre 150.000 personnes fin 2013. Pour 2014, la compagnie vise 10.000 à 20.000 clients de plus.

Les autres compagnies s’affichent elles aussi ambitieuses.

Le leader européen Costa, basé en Italie, ne divulgue pas ses chiffres mais aurait embarqué environ 200.000 passagers en France cette année, selon des estimations des professionnels, et le groupe entend doubler d’ici 2016 sa clientèle hexagonale. Déjà très implanté à Marseille, Costa installera en septembre une tête de ligne à Toulon.

Croisières de France (groupe Royal Caribbean Cruises Ltd), numéro 3 en France, a lui accueilli 55.000 passagers en 2013 et veut quasiment doubler l’an prochain, pour atteindre 100.000 passagers, tandis que la grecque Louis Cruises compte tripler et séduire 10.000 Français en 2014.

Logiquement, le port de Marseille où se font la plupart des départs et des escales en France monte en puissance. En 2013, 270 départs de croisières y étaient programmés et le port a accueilli 450 escales. Il a franchi en octobre le seuil du million de passagers accueillis (+30% en un an) et ambitionne de devenir en 2016 l’un des cinq principaux ports méditerranéens pour les croisières.

MSC va renforcer fortement ses capacités à Marseille.

Les compagnies croient résolument dans le potentiel du marché français, alors que la croissance des croisières se tasse globalement en Europe. Car ce mode de voyage n’est pas encore très développé en France et parce que les tour-opérateurs classiques attirent de moins en moins depuis trois ans, pénalisés depuis le printemps arabe et la crise.

« Les clubs en général, c’est un modèle figé et désormais caduc », lance carrément Erminio Eschena.

Le patron de Costa en France, Georges Azouze, souligne un gros avantage: s’il y a des « problèmes géopolitiques » dans une zone, « on peut toujours dévier le trajet du bateau ».

Dépoussiérée, dotée de navires ultra-modernes, la croisière s’adresse autant aux familles qu’aux couples, aux amis, etc. Elle a attiré dans le monde 20,9 millions de passagers en 2012, Américains en tête, dont plus de 6 millions en Europe, où les Britanniques (1,7 million) dominent devant les Allemands (1,5 million). Les Français arrivent 5e du marché européen, avec 481.000 adeptes en 2012 et probablement plus de 500.000 cette année.

Après avoir nettement démocratisé depuis dix ans leurs prix d’accès pour conquérir de nouveaux publics et des parts de marché, les croisiéristes développent aujourd’hui des croisières à thème et des services personnalisés, notamment.

Costa promet pour 2014 des croisières qui sortent « des sentiers battus, sur des navires plus modestes en taille ».

L’immense majorité des séjours vendus durent 7 nuits, soulignait jeudi le patron de MSC France, dont la clientèle est à 38% familiale.

Le secteur a beaucoup investi dans de nouveaux navires. A elle seule, MSC a engagé en 2003 un plan d’investissements de 6 milliards d’euros. Sa flotte compte aujourd’hui 12 navires, contre 14 pour Costa.

ak/bpi/pb

ROYAL CARIBBEAN CRUISES

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