Le 13 février, l’étendue de la glace de mer autour du continent du pôle Sud « est tombée à 1,91 millions de kilomètres carrés », soit l’étendue la plus faible jamais enregistrée depuis le début des mesures satellites en 1978, selon le centre américain National Snow and Ice Data Center (NSIDC).
Le précédent record avait été établi en février 2022, quand la surface de glace flottant sur l’Océan Antarctique était passée pour la première fois sous 2 millions de kilomètres carrés.
Durant les quatre dernières décennies cependant, la moyenne de glace de mer de l’Antarctique subsistant au plus fort de l’été reste toutefois stable, contrairement à la banquise du Groenland et de l’Arctique où le réchauffement climatique provoque une fonte de plus en plus forte.
Le cycle en Antarctique (fonte en été, reformation en hiver) subit en effet d’importantes variations annuelles. Ainsi, « quatre des cinq minima annuels les plus élevés se sont produits depuis 2008 », souligne le NSIDC. Ces bonnes années-là, la surface de banquise dépassait 3,5 millions de km2 au plus fort de la fonte estivale.
Mais la fonte élevée constatée depuis 2016 laisse craindre qu’une tendance significative à la baisse soit en train de se mettre en place pour la première fois.
La fonte de la banquise n’a pas d’impact immédiat sur le niveau de la mer, car la banquise se forme par congélation de l’eau salée déjà présente dans l’océan.
Mais « l’absence de banquise sur une grande partie de la côte de l’Antarctique expose les barrières de glace qui bordent la calotte glaciaire à l’action des vagues et à des températures plus élevées », alerte le NSIDC.
Or la calotte glaciaire — épais glacier d’eau douce qui recouvre l’Antarctique — est particulièrement surveillée par les scientifiques car elle contient suffisamment d’eau pour provoquer une montée du niveau des océans catastrophiques si elle venait à fondre.
Par ailleurs, une couverture moins importante de glace de mer, dont la surface blanche réfléchit le soleil, augmente le réchauffement des océans, accentuant les effets du changement climatique causé par l’activité humaine.
« Le minimum annuel de couverture a été atteint entre le 18 février et le 3 mars ces dernières années, ce qui laisse présager une nouvelle baisse » d’ici la fin de l’été austral, marqué par des températures extrêmes au Chili et en Argentine, avertit le NSIDC.