« Nous sommes dans un Etat de droit et nous remplissons toutes les conditions nécessaires, nous n’avons aucun doute que les services de l’Etat vont faire toute diligence pour que nous ayons toutes les autorisations nécessaires », a déclaré Jean-Bernard Falco, l’entrepreneur qui préside la société et a réuni un tour de table de 15 millions d’euros sur ce projet, lors d’une conférence de presse à la Seyne-sur-Mer (Var).
« Nous avons reçu la visite de la commission de sécurité et nous attendons le permis de navigation », a confirmé à l’AFP Marc Audineau, ex-champion de dériveur, à l’origine du projet avec un autre sportif, Tony Philp, ex-champion de planche à voile.
« Nous avons également eu une réunion avec les services de la préfecture concernant le permis d’armement, qui valide l’aspect humain du navire, la formation de l’équipage, et nous attendons ce document d’un jour à l’autre pour exploiter le navire le plus tôt possible », a souligné M. Audineau.
Canua Island, plateforme de 1.750 m2 posée sur un trimaran à moteur, est actuellement amarrée dans le port de La Seyne-sur-Mer dans l’attente de ses différents permis. L’installation, « innovation mondiale » selon ses promoteurs, est classée comme « navire à passagers » selon la règlementation.
Le projet, qui promet une centaine d’emplois, pourra accueillir jusqu’à 350 personnes, amenées par navettes. Sur place, elles trouveront un restaurant, un bar-lounge, transats et lits de repos, ainsi qu’une piscine d’eau douce.
Soutenue par la mairie de Mandelieu-La Napoule, baie au large de laquelle le bâtiment doit jeter l’ancre, l’initiative est fortement contestée par des élus régionaux et par l’association Syllau, qui dénonce des risques d’atteinte à l’environnement. Une pétition initiée par cette association a déjà recueilli plus de 7.000 signatures.
Syllau, tout comme le président (Horizon) de la région Paca Renaud Muselier, ont déjà annoncé leur intention de contester devant la justice toute autorisation que recevrait « Canua Island ».
Alors que le projet est en partie financé par la Banque publique d’investissement, dans le cadre d’un « partenariat » avec la région, M. Muselier a estimé que « l’on doit refuser cette aberration écologique ». Le projet « suscite une circonspection à laquelle je souscris », avait répondu mi-mars le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu.
Pour M. Falco et ses co-investisseurs, il « n’y a pas aujourd’hui en Méditerranée un navire aussi éco-responsable que le (leur) », avec récupération des eaux usées ou utilisation d’un bio-carburant à base d’huiles de friture usagées.