SNCM: Vauzelle écrit à Hollande, demande au gouvernement de prendre ses responsabilités

M. Vauzelle, inquiet du « climat délétère » qui s’installe, voire d' »une situation explosive », a indiqué à l’AFP avoir écrit à François Hollande, notamment pour que le gouvernement organise une réunion, « si possible à Marseille », « afin que tout le monde se parle et qu’on arrive à quelque chose de clair ». « L’Etat doit prendre ses responsabilités », a-t-il déclaré.

Les salariés de la compagnie maritime en difficulté, en grève depuis le 1er janvier, « ne comprennent plus ce qui se passe », a regretté le président de la région, qui les a de nouveau reçus mardi.

« Il y avait eu une belle avancée » en 2013, avec l’obtention de la délégation de service public pour la desserte de la Corse et l’accord autour d’un plan de sauvetage prévoyant notamment 500 suppressions de postes et l’achat de quatre navires.

« Or ces assurances n’ont pas l’air d’être respectées », souligne M. Vauzelle, déplorant la « politique pas très claire du gouvernement » et évoquant un récent courrier du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, au candidat PS à la mairie de Marseille, Patrick Mennucci, ne mentionnant plus qu’un seul navire à horizon 2016.

Pour l’élu, le dialogue doit reprendre, « dans la transparence et la clarté », avec tous, notamment l’Etat, l’actionnaire privé (Veolia Transdev) mais aussi les représentants du personnel.

Un peu plus tôt mardi, Michel Vauzelle, lors de ses voeux à la presse, avait salué « le sens des responsabilités qui honore les syndicats », ajoutant que « ce dossier extrêmement douloureux prend une tournure gravissime », en premier lieu « pour ceux qui travaillent à la SNCM et qui sont très nombreux » (2.600 salariés, NDLR).

Les syndicats ont réaffiché mardi leur détermination lors d’une conférence de presse sur un des six navires immobilisés. « La grève durera jusqu’à ce que le gouvernement apporte des réponses », a assuré le représentant de la CGT-Marins, Frédéric Alpozzo.

Parmi les motifs de la grève, les salariés demandent l’obligation pour toutes les compagnies ayant des activités en France d’être sous pavillon français « premier registre », ce qui n’est pas le cas du concurrent Corsica Ferries, sous pavillon italien, engendrant, selon eux, une distorsion de concurrence.

Le ministère des Transports travaille à un décret pour lutter contre le dumping social mais la CGT déplore des « divergences » de vues « sur la question du pavillon » au motif du droit européen.

« Bruxelles est un prétexte aujourd’hui. Est-ce que le gouvernement, qui se dit socialiste, est plus libéral que l’Europe? », a lancé M. Alpozzo. « Il nous semble évident qu’une entreprise qui travaille en France doit respecter les mêmes règles, sans quoi on va fermer », a-t-il prévenu.

Selon Me Christine Bonnefoi, avocate de la CGT, « la réglementation européenne le permet, c’est de la responsabilité de l’Etat quand il s’agit du cabotage d’un continent vers une île ».

Les syndicats s’alarment aussi de la situation économique et actionnariale de leur entreprise et réclament la mise en oeuvre du plan de sauvetage, que les actionnaires (Veolia Transdev à 66%, Etat à 25%, actionnaires salariés à 9%) avaient voté au printemps.

cho-anb/cj

VEOLIA ENVIRONNEMENT

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