Si le brasier a perdu en intensité, les opérations destinées à éteindre le feu ont cependant été suspendues afin d’éviter que le navire ne coule, selon les garde-côtes.
« Le feu fait toujours rage et il y a encore beaucoup de fumée. En revanche, l’intensité du feu semble avoir diminué par rapport à hier », ont-ils déclaré jeudi soir dans un communiqué.
« Le navire n’est plus constamment refroidi afin d’empêcher qu’une quantité inutile d’eau ne pénètre dans le navire. Cela met en danger la stabilité du bateau », ont-ils ajouté, précisant que la situation n’est pas encore assez « sûre » pour permettre le déploiement à bord d’une équipe de secours.
Cette dernière surveille toutefois le navire depuis un remorqueur, ainsi qu’à l’aide d’un avion des autorités, « dans l’optique d’un plan de sauvetage ».
Le Fremantle Highway, battant pavillon panaméen, dérivait vers l’ouest malgré le déploiement d’un remorqueur auquel il est attaché dans le but de maintenir sa position. Mais les secours ont profité jeudi après-midi d’un changement de la direction du courant pour modifier sa trajectoire et éviter qu’il ne s’approche des chenaux de navigation, selon les garde-côtes.
« Le courant change et ce moment est aussi utilisé pour faire tourner le Fremantle Highway. Et ce afin que le navire dérive de nouveau vers l’est », ont-ils déclaré.
Les dernières images aériennes publiées par les garde-côtes montrent d’importants amas de fumée continuant de s’échapper de l’embarcation.
« Sur la vidéo, des dégâts sont visibles sur le bateau. Il s’agit de peinture en train de s’écailler. Aucune fissure ou cavité n’a encore été observée jusqu’à présent », ont affirmé les garde-côtes.
– Patrimoine de l’UNESCO –
Plus tôt jeudi, le porte-parole des garde-côtes, Edwin Granneman, a expliqué à la radio BNR que « le risque d’un désastre environnemental est toujours présent », avec un scénario éventuel « dans lequel le bateau se retourne et coule. Il y aurait alors des dommages pour l’environnement ».
Le ministre néerlandais sortant de l’Infrastructure et de la Gestion de l’eau, Mark Harbers, a estimé mercredi dans une lettre au Parlement que si une fuite de carburant se produisait sur le Fremantle Highway, elle pourrait s’éloigner des îles vers la mer du Nord, en raison des courants et du vent actuels.
La cause de l’incendie reste inconnue. Selon le propriétaire japonais du navire, le groupe Shoei Kisen Kaisha, cité par la NOS, l’une des 25 voitures électriques qui se trouvaient à bord pourrait être à l’origine du feu qui a débuté peu après minuit dans la nuit de mardi à mercredi.
Shoei Kisen Kaisha est aussi propriétaire de l’Ever Given, qui avait bloqué le canal de Suez en 2021.
Les îles d’Ameland et de Terschelling près desquelles se trouvent le Fremantle Highway font partie d’un ensemble de huit îles néerlandaises (dont cinq habitées) à cheval entre la mer des Wadden et la mer du Nord, au nord des Pays-Bas.
La mer des Wadden, qui longe une région côtière s’étendant des Pays-Bas au Danemark, a été déclarée patrimoine mondial de l’Unesco et possède une riche diversité de plus de 10.000 espèces aquatiques et terrestres.
Le Fremantle Highway est un cargo de 18.500 tonnes, parti du port allemand de Bremerhaven pour rejoindre Port-Saïd en Egypte avant de reprendre la route pour Singapour, sa destination finale. Il transportait environ 3.000 voitures.
Parmi les 23 membres d’équipage qui se trouvaient à bord et ont pu être évacués, un marin est mort – sur une embarcation de sauvetage, selon la NOS – et plusieurs autres ont été blessés.
L’équipage vient d’Inde, selon l’agence de presse néerlandaise ANP.