Vieux de 47 ans, le FSO Safer, longtemps qualifié de « bombe à retardement », n’avait pas été entretenu en huit ans de guerre entre les rebelles Houthis, proches de l’Iran, et le gouvernement soutenu par l’Arabie saoudite. Il menaçait d’exploser à tout moment au large de Hodeida (ouest).
« Le secrétaire général (Antonio Guterres) salue le transfert de pétrole du FSO Safer vers le navire de remplacement qui s’est achevé aujourd’hui en toute sécurité, évitant ainsi ce qui aurait pu être une catastrophe environnementale et humanitaire monumentale », a déclaré l’ONU dans un communiqué.
Il s’agit de l’étape « essentielle » de l’opération de sauvetage menée sur le pétrolier FSO Safer, a précisé à l’AFP Achim Steiner, chef du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Selon lui, ce succès « élimine la menace imminente et immédiate qui était devenue le centre d’attention du monde entier: un pétrolier qui pourrait se briser ou exploser dans la mer Rouge ».
L’ONU avait prévenu toutefois que, même débarrassé de sa cargaison de pétrole, le navire, qui risque toujours de se briser, « constituera une menace (…) pour l’environnement », en raison de résidus de pétrole.
La prochaine étape du sauvetage consistera à nettoyer les réservoirs du Safer et à le préparer pour le remorquage et la démolition, opération qui devrait prendre « entre deux et trois semaines », a indiqué M. Steiner.
Une marée noire aurait fait des ravages sur la faune et la flore, les villages de pêcheurs et les ports essentiels du Yémen, pays déjà plongé dans l’une des pires crises humanitaires au monde à cause de la guerre.
Une telle catastrophe aurait aussi pu perturber le trafic maritime international entre le détroit de Bab al-Mandeb et le canal de Suez, qui mène à la Méditerranée.