Cargo espagnol échoué à Anglet: l’enquête démarre, le remorquage attendu

Selon la Gendarmerie, les auditions des onze membres de l’équipage du « Luno », ce cargo de 100 mètres de long qui a heurté une digue d’Anglet mercredi matin par forte houle, ont démarré dès jeudi matin.

L’enquête est menée par la section de recherches de la Gendarmerie maritime sous la houlette du parquet de Bayonne. Une enquête administrative confiée au Bureau d’enquête-accident espagnol, qui y associera des représentants français a également été ouverte. Enfin, l’assureur du navire va aussi mener une expertise, selon le préfet des Pyrénées-Atlantiques.

Pas de marée noire

« La quantité et la nature du carburant contenu dans les soutes du navire échoué », du gazole marin, « ne sont pas susceptibles de provoquer une pollution de type marée noire », a encore assuré la préfecture, au lendemain de déclarations dans ce sens du ministre de la Mer, Frédéric Cuvillier.

Restent à déterminer les circonstances de l’accident et les moyens de remorquer les trois parties du navire, qui s’est brisé en deux puis disloqué en trois morceaux dans la nuit de mercredi à jeudi.

Selon une source proche du dossier, le navire qui reliait à vide Bilbao (nord de l’Espagne), à Bayonne où il devait récuperer un chargement de billes d’acier, était arrivé à proximité du port dès mardi soir. Il a tenté une première entrée dans le port, sans succès, en raison d’une première avarie électrique qui a provoqué la dérive du cargo, avant que le courant ne soit rétabli.

Mercredi matin, le cargo semblait, à 09h30, avoir récupéré sa propulsion et, accompagné par deux remorqueurs il a pris à nouveau le chemin du port. C’est là que s’est produit la deuxième panne, « une avarie électrique totale », le rendant impossible à manoeuvrer, et le conduisant inéluctablement au naufrage.

La préfecture maritime de l’Atlantique a indiqué à l’AFP que la régulation des entrées et sorties du port n’était pas de sa compétence. La décision de laisser entrer le navire relève normalement de la compétence de l’autorité portuaire de Bayonne et du commandant du cargo.

Mises en demeure

Le propriétaire du navire s’est vu notifier deux mises en demeure, l’une lui demandant de « faire cesser le danger nautique », présenté par l’épave, et une deuxième visant « à faire cesser les risques de pollution ». « On lui a demandé de produire pour 18h00 un plan pour faire cesser ses risques et dangers », a précisé la préfecture maritime.

Le propriétaire a contacté son assureur qui a fait appel à Smit Salvage, une société néerlandaise spécialisée dans la prise en charge de bateaux en grande difficulté, selon la même source.

Jeudi matin, un pan du cargo rouge, l’avant, contenant quelque 80 tonnes de fuel, gisait toujours près du rivage, observé par des centaines de badauds, tandis que son château se trouvait toujours dans l’eau à une quarantaine de mètres du rivage, la houle semblant faiblir.

« Il m’importe maintenant que ce cargo soit évacué au plus vite », semblait s’impatienter sur son compte Twitter le maire d’Anglet, Jean Espilondo.

« Il faut que l’armateur établisse le meilleur procédé. On ne l’enlève pas comme une voiture au bord de la route », a expliqué le capitaine de corvette Lionel Delort, de la Préfecture maritime de l’Atlantique, soulignant que la saison étant marquée par une faible amplitude de marée, la partie avant restait immergée, compliquant la situation.

Des experts ont déjà tenté d’accéder, sans succès, dès 02H00 du matin, à l’avant du bateau qui s’était échoué sur la plage de La Barre, selon le sous-préfet Patrick Dallennes. Ces professionnels mandatés par la société d’assurances du cargo, étaient épaulés par des pompiers et accompagnés notamment de membres du Centre d’expertises pratiques de lutte antipollution (Ceppol) de la Marine nationale.

« A priori », aucune fissure au niveau des réservoirs n’a été détectée, a-t-on indiqué à la mairie, alors que sur place aucune odeur de carburant n’était perceptible.

Le « Luno », était en service depuis 1994. L’accident s’est soldé par un bilan moins grave qu’attendu, avec un seul blessé léger et des risques de pollution massive en principe écartés mercredi soir, même si des craintes demeurent.

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