La compagnie australienne Santos, l’un des plus grands producteurs de pétrole et de gaz du pays, souhaitait construire un gazoduc sous-marin au large de la côte nord du pays afin d’envoyer du gaz en provenance de puits sous-marins vers des usines de traitement situées à terre.
Simon Munkara, propriétaire des îles Tiwi, un archipel peu peuplé, situé à environ 80 kilomètres au large de la côte de Darwin, dans le nord de l’Australie, a obtenu d’un tribunal une injonction temporaire qui a pour effet de suspendre la réalisation du projet.
La cour a estimé que Santos n’avait pas correctement pris en compte les dommages que le gazoduc pourrait causer aux sites patrimoniaux qui lui sont chères.
Le 13 novembre, un juge décidera si la construction peut reprendre ou si la question justifie de nouvelles auditions.
« Nous prenons au sérieux la protection de notre pays », a déclaré M. Munkara dans un communiqué publié à l’issue de l’audience de jeudi.
« C’est notre obligation. Je fais cela pour mes enfants, pour que notre culture puisse être transmise aux générations futures. »
Dans un communiqué transmis à la Bourse australienne, Santos a affirmé respecter « l’héritage culturel du peuple Tiwi » tout en insistant sur le fait que le gazoduc, d’une longueur de 260 kilomètres, ne présentait pas de risques importants.
Le projet prévoit qu’il passe à proximité des îles Tiwi.
Les aborigènes australiens représentent environ 90% des 2.000 habitants de ces îles, connues pour leur art, leur langue et leur passion pour le football australien.
Le projet gazier de Barossa, d’un montant de cinq milliards de dollars australiens (trois milliards d’euros), a connu des retards, les opposants s’inquiétant de sa contribution au changement climatique, de son empreinte écologique et de son impact sur les zones d’importance culturelle.
Le gaz du gisement offshore de Barossa serait pompé jusqu’à Darwin, où il serait traité et chargé sur des navires-citernes pour l’exportation.
La conservation des sites aborigènes a fait l’objet d’un examen approfondi en Australie après que la société minière Rio Tinto a fait sauter, en 2020, des grottes préhistoriques qui furent habitées par des Aborigènes il y a plus de 46.000 ans.