José Salvador Alvarenga, ce pêcheur de 37 ans du Salvador, vivait illégalement au Mexique avant son aventure de l’extrême qui a suscité l’intérêt des médias du monde entier, ont confirmé par ailleurs les autorités.
Il a été récupéré la semaine dernière par des habitants de l’atoll isolé d’Ebon dans l’archipel des îles Marshall, puis transféré dans la capitale, Majuro.
Il affirme avoir dérivé sur 12.500 km après une panne de moteur sur sa petite embarcation et survécu en se nourrissant de viande et de poisson cru et en buvant son urine ou du sang de tortue. Son compagnon d’infortune est décédé.
Le récit du pêcheur a suscité des commentaires dubitatifs de spécialistes de la survie en milieu extrême qui jugent improbable — mais pas impossible — de sortir sain et sauf d’un tel périple en mer, sans eau potable ni médicaments.
Alvarenga, qui initialement avait paru en relative bonne santé, espérait embarquer vendredi sur un vol à destination de Hawaï, puis du Salvador, mais les médecins ont affirmé qu’il n’était pas en état de voyager car il souffre de déshydratation aiguë.
Et jeudi, devant la presse, le rescapé était apparu mal à l’aise et très taciturne.
Franklyn House, médecin américain retraité travaillant avec une ONG aux îles Marshall, a parlé plusieurs fois avec le pêcheur cette semaine.
Il a estimé qu’Alvarenga souffrait du syndrome de stress post-traumatique, en raison de son changement de comportement au cours de la semaine.
« Les premiers jours où il était hospitalisé, il était communiquant et normal », a dit le Dr House à l’AFP. Mais « jeudi il a montré des signes de stress post-traumatique ».
Un diplomate de l’ambassade du Salvador au Japon, Diego Dalton, qui a rencontré le rescapé, a estimé de son côté que « l’état de santé de M. Alvarenga est mauvais », a indiqué le ministère des Affaires étrangères du Salvador dans un communiqué.
L’aventure d’Alvarenga a attiré l’attention des médias du monde entier mais « il veut qu’on le laisse tranquille et ne veut plus voir les journalistes », a indiqué une responsable du ministère.
Par ailleurs, un diplomate mexicain installé à Manille, Christian Clay Mendez, arrivé sur place pour la rapatriement du pêcheur, a indiqué que ce dernier avait été résident illégal au Mexique pendant 15 ans, ce qui explique qu’il doive être rapatrié au Salvador.
Le Mexique pourrait toutefois l’autoriser à séjourner dans le pays, si la procédure légale est respectée.