Pékin s’immisce dans « chaque élection à Taïwan », mais cette année ses manoeuvres sont « les plus fortes » jamais enregistrées, a affirmé Lai Ching-te, actuel vice-président, lors d’une conférence de presse.
« Outre l’intimidation politique et militaire, la Chine utilise des moyens économiques, la guerre cognitive, la désinformation, les menaces et les incitations », a assuré le candidat du Parti démocrate progressiste (PDP, ou DPP en anglais), pro-indépendance.
« Elle utilise tous les moyens pour interférer dans cette élection », a-t-il martelé.
L’élection de samedi sera suivie de près par la Chine et les Etats-Unis en raison de son importance pour l’avenir des relations entre l’île démocratique et Pékin.
La Chine revendique Taïwan comme une de ses provinces, rejetant la posture du PDP, au pouvoir depuis huit ans, qui clame que l’île est « déjà indépendante » dans les faits.
Pékin déploie régulièrement sa force militaire en envoyant des avions de chasse, des drones de reconnaissance et des navires de guerre autour de l’île, et cette semaine quatre ballons chinois ont franchi la ligne médiane qui sépare l’île autonome de la Chine.
« Tant qu’il y aura une relation d’égal à égal et digne, la porte de Taïwan sera toujours ouverte » à un dialogue et à une coopération avec la Chine, a affirmé mardi Lai Ching-te.
« Mais il ne faut pas se faire d’illusions sur la paix. Accepter le principe chinois d’+une seule Chine+, ce n’est pas la vraie paix », a-t-il ajouté, en référence à la doctrine chinoise prônant le rattachement de Taïwan.
« La paix sans la souveraineté, c’est juste comme Hong Kong. C’est une fausse paix ».
Son principal adversaire Hou Yu-ih a averti que le DPP rapprocherait Taïwan « de la guerre ». M. Hou est le candidat du parti Kuomintang (KMT), qui prône des relations plus étroites avec Pékin.
Mardi, le vice-président a assuré que « la poursuite de la paix (par le PDP) repose sur la force, non sur la bonne volonté de l’agresseur ».
« On ne peut pas compter sur la bonne volonté des envahisseurs: si vous regardez le Tibet et le Xinjiang dans le passé, ou Hong Kong aujourd’hui, cela le prouve bien », a-t-il affirmé.
Le troisième candidat au scrutin de samedi est Ko Wen-je, candidat du petit Parti populaire de Taïwan (PPT), qui séduit particulièrement les jeunes.