Ces frappes menées dans la nuit de jeudi à vendredi en riposte à des semaines d’attaques contre des navires marchands en mer Rouge par les Houthis soutenus par l’Iran sont « nécessaires, légales et proportionnées », a insisté le chef de la diplomatie David Cameron dans une vidéo publiée sur X (ex-Twitter).
« Il faut qu’il soit clair pour les Houthis que nous sommes sérieux quand nous disons que leurs actions visant des navires britanniques et autres sont complètement inacceptables », a-t-il ajouté.
Dans une interview donnée vendredi soir au Telegraph, le ministre de la Défense Grant Shapps a appelé Téhéran à faire en sorte que ses « intermédiaires » dans la région, tels que les rebelles Houthis ou le Hezbollah libanais, « cessent leurs activités ».
« Nous ne pouvons pas tolérer que des voyous harcèlent le transport international (…) Ce n’est qu’une question de temps avant qu’il y ait des morts de personnes totalement innocentes, complètement déconnectées de ce qui se passe dans le conflit Israël-Gaza », a-t-il affirmé.
Downing Street a publié sa position juridique concernant ces frappes, expliquant qu’elles visaient « des cibles soigneusement identifiées ».
« Il était nécessaire et proportionné de répondre aux attaques des Houthis », est-il précisé. « Le Royaume-Uni est autorisé par le droit international à recourir à la force dans de telles circonstances, lorsque la légitime défense est le seul moyen possible de faire face à une attaque armée réelle ou imminente, et que la force utilisée est nécessaire et proportionnée. »
L’armée britannique a déployé trois navires dans la région: le destroyer HMS Diamond, qui a selon Londres participé à repousser une attaque de drones houthie en début de semaine, le HMS Richmond et le HMS Lancaster, équipé d’un hélicoptère d’attaque.
Quatre avions de combat Typhoon basés à Chypre ont participé aux frappes britannico-américaines.
La Russie a condamné des frappes « illégitimes », tandis que le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé une réponse « disproportionnée ».
Interrogée sur les déclarations de ce dernier, une porte-parole de Downing Street a déclaré: « Nous avons agi dans une situation de légitime défense en vertu de l’article 51 de la charte de l’ONU ».
Certains élus britanniques, comme le Premier ministre écossais Humza Yousaf, ont regretté que le Parlement n’ait pas été averti et appelé à débattre de cette intervention.
Mais le Premier ministre britannique Rishi Sunak, en visite à Kiev, a balayé ces critiques, expliquant qu’il avait réuni son conseil des ministres en amont et prévenu l’opposition, et assurant qu’il s’exprimerait lundi devant les députés.
« Ce que nous avons fait, c’est une action limitée et nécessaire, en réponse à une menace spécifique dans une situation de légitime défense », a-t-il martelé sur les chaînes de télévision britanniques, ajoutant qu’il fallait envoyer « un signal fort » aux rebelles Houthis.
Les frappes des Etats-Unis et du Royaume-Uni au Yémen, qui ont fait cinq morts, ont suivi des semaines d’attaques menées par les Houthis contre des navires qu’ils disent liés à Israël en mer Rouge, pour protester contre les bombardements menés dans la bande de Gaza par Israël, qui affirme vouloir anéantir le Hamas palestinien, responsable d’une attaque inédite en territoire israélien.