Dans la capitale Port-Louis, des voitures ont été bloquées lundi, avec de l’eau jusqu’au capot, parfois même emportées par le courant, selon des images diffusées par des médias locaux.
D’autres images montraient de puissantes vagues submergeant le front de mer de la capitale, ainsi que des bâtiments inondés avec des meubles flottant dans l’eau.
Le niveau d’alerte sur l’île a été relevé lundi à trois (sur quatre possibles) et « des pluies torrentielles » et des rafales de vent pouvant atteindre 110 km/h sont attendues dans les prochaines heures, ont indiqué les services météorologiques.
Dans l’île française de La Réunion, un décès a été recensé lundi: celui d’une personne sans domicile fixe trouvée morte à Saint-Gilles, dans l’ouest du territoire.
Quelque 150.000 foyers étaient privés d’électricité et plus de de 130.000 personnes n’avaient pas d’accès à l’eau courante dans la soirée.
Selon une journaliste de l’AFP, de nombreux arbres encombrent les rues des villes dans l’ouest de l’île et plusieurs routes secondaires ont été inondées. Signe de la violence des vents, un bateau de pêche au gros a été en partie submergé dans le port de plaisance de Saint-Gilles.
– Dégats dans le nord de la Réunion –
Mais le cyclone Belal n’a « heureusement pas provoqué le cataclysme qu’on redoutait », a expliqué lors d’une visionconférence de presse le préfet de l’île Jérôme Filippini, tout en assurant que « son impact a été impressionnant ».
« Il restera dans l’histoire des cyclones et ses effets n’ont pas tout à fait pris fin », a-t-il expliqué, évoquant un « bilan évolutif » car les dégâts de nombreuses zones n’ont pas encore pu être évalués.
La population de ce département-région ultramarin de 870.000 habitants restera toutefois confinée au moins jusqu’à mardi matin, quand une nouvelle évaluation de la situation sera faite par les autorités, de façon à permettre aux équipes de secours de poursuivre les déblaiements des axes routiers.
Le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin passera la journée de mercredi sur l’île, à la demande du président Emmanuel Macron, pour accompagner les victimes et soutenir les personnels chargés des secours, a-t-on appris lundi soir dans l’entourage du ministre.
Le maire de la commune de Sainte-Marie, dans le nord de La Réunion, a sollicité la déclaration de catastrophe naturelle.
« Le passage du cyclone Belal a occasionné de très graves dommages à la commune de Sainte-Marie. Aucun quartier n’a été épargné par les vents et les précipitations. La mairie centrale a, quant à elle, subi des dégâts qui rendent ses locaux impraticables jusqu’à nouvel ordre », a affirmé le maire Richard Nirlo dans un communiqué.
Sainte-Marie est situé à proximité de l’aéroport Roland-Garros de la Réunion, qui doit reprendre ses vols mardi à 20H00 (17H00 à Paris), selon la préfecture.
Après avoir frappé la Réunion vers 09H00 par le nord et l’ouest de l’île, le mur de l’oeil du cyclone avait finalement dévié sa course vers le nord sans entrer à l’intérieur des terres, comme initialement prévu par Météo-France.
A 0h30 GMT mardi, Belal se trouvait à 255 km au sud est des côtes réunionaises, selon un bulletin de Météo-France.
La Réunion n’a plus été frappée par un cyclone intense depuis dix ans et le passage de Bejisa, dans les premiers jours de 2014. Mais la comparaison que beaucoup redoutaient était celle du cyclone Firinga, à l’impact dévastateur en 1989.
Ile touristique prisée pour ses plages de sable blanc et ses eaux cristallines, Maurice a en revanche été frappée en février 2023 par de fortes pluies et les vents violents du cyclone Freddy qui avait ravagé le sud-est de l’Afrique, notamment au Malawi, au Mozambique et à Madagascar.
Une dizaine de tempêtes ou cyclones traversent chaque année le sud-ouest de l’océan Indien pendant la saison cyclonique qui s’étend de novembre à avril.